Xavier Blanco Lexicologie et sémantique lexicale. Notions fondamentales (A. Polguère)
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en
sens lexicaux et
sens grammaticaux.
Les premiers, à leur tour, sont
sous-divisés en
prédicats,
quasi-prédicats et
noms sémantiques. Les deux
premiers types sont des
sens liants, c’est-à-dire qu’ils introduisent
d’autres sens dans le discours, tandis que les derniers sont des
sens non
liants. Les prédicats dénotent des
faits (« choses qui ont lieu ») tandis
que les quasi-prédicats et les noms sémantiques dénotent des
entités
(« choses qui existent ») dont certaines présentent
un sens liant et
d’autres pas. Il est important de souligner que les entités
correspondent beaucoup plus souvent à des quasi-prédicats qu’à des
noms sémantiques. Les sens lexicaux sont donc, en général, des sens
liants. Il existe, cependant, une sous-classe de prédicats qui sont non
liants (les
prédicats non actanciels, comme, par exemple, les verbes
impersonnels météorologiques :
geler,
venter...). L’auteur procède
également à une importante mise en garde à
propos de la notion
d’
actant. Il rappelle, en effet, qu’être un actant n’est pas une propriété
intrinsèque d’un sens donné, mais un rôle sémantique dans un
message linguistique précis. Un prédicat par rapport à un sens donné
peut être lui-même l’actant d’un autre sens dans le même message. Le
chapitre 6 s’achève avec une brève présentation de la notion de
réseau
sémantique, en tant que formalisme de représentation du sens des
énoncés, et de la notion de
régime d’une lexie, qui est la composante
de sa combinatoire restreinte décrivant l’ensemble de contraintes que
ladite lexie impose sur l’expression syntaxique de ses actants.
Le chapitre 7 (
Relations lexicales) examine les différents types de
relations lexicales. D’abord, il présente
le sens lexical comme un
ensemble structuré de sens plus simples (ses
composantes). Ensuite, il
décrit les relations lexicales fondamentales :
hyperonymie et
hyponymie,
synonymie,
antonymie,
conversivité (qu’il ne faut pas confondre avec
l’antonymie),
homonymie et
polysémie. Cette dernière n’est pas une
relation de sens entre lexies, mais une caractéristique d’un vocable. La
vraie relation de sens entre lexies est la
copolysémie. Toute lexie prend
place au sein du réseau lexical de la langue grâce à ces relations
lexicales de base et à un très grand nombre d’autres relations. Pour
l’étude de celles-ci, l’auteur propose le formalisme des
fonctions lexicales
(propre à la Lexicologie Explicative et Combinatoire). Une fonction
lexicale
f décrit une relation entre une lexie
L (appelée l’
argument de
f)
Xavier Blanco Lexicologie et sémantique lexicale. Notions fondamentales (A. Polguère)
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et un ensemble de lexies ou de syntagmes appelé
la valeur de
l’application de
f à la lexie
L. Il y a autant de fonctions lexicales que
de types de relations lexicales. Les fonctions lexicales se divisent en
fonctions lexicales paradigmatiques et
fonctions lexicales syntagmatiques. Les
premières permettent de décrire les dérivations sémantiques. Ainsi,
par exemple, S
0
associe une lexie verbale, adjectivale ou adverbiale à
sa contrepartie nominale : S
0
(
courir) =
course et S
0
(
dormir) =
sommeil. Les
secondes permettent de décrire les collocations (déjà introduites au
chapitre 3) en offrant soit les collocatifs qui sont des modificateurs
syntaxiques de leur base (p. ex. les intensifs Magn(
ronfler) =
bruyamment,
fort <
comme un chantre,
comme une locomotive,
comme un
sonneur), soit les collocatifs de type
verbe support, qui sont des
gouverneurs syntaxiques de leur base (p. ex. Oper1(
coup) = sout.
administrer,
asséner, fam.
balancer,
donner, fam.
flanquer, fam.
foutre,
porter).
L’auteur s’en tient ici à un choix des fonctions lexicales
existantes, celles qu’il considère comme les plus importantes.
Cependant, il présente d’autres fonctions lexicales dans la suite de son
ouvrage quand les sujets abordés lui permettent de le faire de façon
pertinente et didactique. Il est important de souligner qu’une fonction
lexicale s’applique nécessairement à une composante sémantique
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