C ommentaire du texte littéraire
On vient de créer une site qui permet d’envoyer un message à soi-même en avenir. Voici une lettre qu’un journaliste a écrite à lui-même.
Salut Georges,
Alors comment ça va? Surpris, hein? Ben oui, c`est moi. Enfin, toi, quoi… tu ne te souviens plus, n`est-ce pas? Je suis ton ancien toi, en train d`écrire un mail à mon futur moi! Génial, non? Ah ça te revient maintenant… oui, c`était il y a vingt ans, jour pour jour, et je, enfin tu, n`avais pas hésité une seconde, dés que tu avais eu connaissance de ce site “Futureme.org ”, ouais, c’est ça. D’abord, je dois te féliciter: soit tu as gardé la même adresse é-mail tout ce temps, soit tu as fait suivre tes messages d’une adresse à une autre. Sans ça, ce message du passé ne te serait pas probablement jamais parvenu, puisque tu avais hésité à ouvrir un compte sur le site, permettant théoriquement de remettre à jour tes adresses de messagerie.
J’espère que tu vas bien. Si j’ai bien compté, tu dois avoir 50 ans. Quand je t’imagine les mauvais jours, je te vois ventru, chauve, fatigué et aigri. Dans les bons, plutôt en forme, bronzé, et entouré de ce que tu aimes. Tu dois probablement être un mélange de ces deux extrêmes. Je suis content de pouvoir te parler, en tout cas.
Sur le site, tu peux, enfin tu pouvais (il existe encore?) choisir la date d’arrivée de ton é-mail, jusqu’en 2028. J’avais jeté un oeil aux 6.727 messages déjà envoyés. J’en ai retenu deux. L’ un s’est écrit à lui même, 25 ans plus tard:
“Cher futur moi, tu as bientôt 50 ans et tu vas sûrement traverser une crise existentielle. Sois pas chochotte. Vis un peu!”. L’autre message était plus laconique encore, mais pas moins utile, et écrit avec un an et demi d’avance: “Cher futur moi, tu vois? Tout ce stresse pour pas grand chose. Arrête de t’angoisser pour tout, maintenant!”
Pour ma part, j’espère juste que tu as enfin arrêté de fumer et de te ronger les ongles, que tu t’es mis au sport, et que je peux être fier de toi. Penses-y, et n’oublie pas de consulter régulièrement ta messagerie: tu auras encore de mes nouvelles. Entre nous, forcément, on peut tout se dire. A bientôt, Georges. Prends soin de mo…, de t…, de nous.
Par Georges Vicq (d’après “Victor”, 11.10.2003)
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