2.1. - Passage de l'animal sauvage élevé en enclos au lapin domestique 2.1.1 - Léporaria et Garenne ouvertes Les premiers écrits mentionnant l'élevage du lapin sont ceux de Varon (116-27 av. J.C.). Il préconise de
garder les lapins dans des
leporaria , parcs murés dans lesquels on conservait aussi des lièvres et autres gibiers
afin d'en faciliter la chasse. Cet élevage d'animaux sauvages est à l'origine des garennes entretenues par
exemple en France du Moyen Âge jusqu'à la fin du 18ème siècle. Mais il ne s'agit cependant pas encore de lapins
domestiques.
Un des premiers signes d'un élevage des lapins de manière plus intense ou plus contrôlée que dans les
leporaria a été trouvé lors de fouilles effectuées dans un site gallo-romain du 1
er
siècle de notre ère, aux environs
de Montpellier dans le sud de la France. En effet il y a été trouvé dans plusieurs "puits à cadavres" les squelettes
de très nombreux lapins au sein même de la cité. Compte tenu de l'âge de ces lapins au moment de leur mort, il
semble bien que ce soient des lapins destinés à la consommation, morts intra-muros, probablement regroupé près
des maisons, pour une phase d'engraissement. Il y a en effet très peu de cadavres d'adultes mais beaucoup de
juvéniles (1 à 6 mois). Il semble par contre que cette tentative locale d'élevage ou plus exactement
d'engraissement contrôlé n'ait pas eu de suite immédiate, puisque ce type d'accumulation de squelettes de lapins
n'a été retrouvé nulle part ailleurs.
Figure 11 : Vue générale du site de
fouilles
Figure 12 : Vue de l'orifice d'un puit
une fois les couches superficielles
dégagées
Figure 13: Coupe d'un puit "à
cadavres" contenant le squelette de
102 lapins
Figure 14: Exemple de squelette
reconstitué à partir des ossements
retrouvés
Travail de fouilles à Latte près de Montpellier (France) : Gardeisen et Valenzuela-Lamas (2004)
Figure 10 :Monnaie Romaine 2e siècle Face : l'empereur Hadrien (règne
de 134 à 138 a.p. JC) et Pile l'Espagne assise, tenant une branche
d'olivier, un lapin à ses pieds