fonctionne particulièrement bien pour le plan dit « à controverse constante » , dans lequel chaque paragraphe
organise
localement une sorte de confrontation entre des points de vue opposés (pour et contre la thèse
examinée). Par contre, elle devrait être évitée dans le cas d’un plan « antithétique ». Dans ce dernier cas,
l’enchaînement argument–contre-argument au niveau local d’un même paragraphe présente des risques de
redondance au niveau global de la dissertation. L’élève risque en effet – parfois sans s’en rendre compte –
d’énoncer le même argument
à deux reprises : par exemple, une première fois en tant que contre-argument
répondant à un argument favorable à la thèse et une seconde fois en tant qu’argument défavorable à la
thèse.
Les deux progressions textuelles (A) et (B) que l’on vient d’examiner sont certainement prioritaires dans
l’apprentissage de la rédaction d’un paragraphe argumentatif : elles constituent un socle minimal à partir
duquel l’élève peut construire le développement d’une dissertation. Cela étant dit, il est judicieux d’élargir
le répertoire en envisageant deux autres types de progression qui, on va le voir, introduisent des variations
bienvenues sur le plan rhétorique et répondent à certains besoins sur le plan argumentatif.
(C) Il est possible de
partir d’un exemple concret et spécifique : celui-ci est alors livré dès l’entame
du paragraphe, après une brève mise en contexte. L’exemple est présenté de manière à faire
progressivement émerger un argument plus abstrait et plus général. Le paragraphe s’achève, comme
toujours, par une synthèse intermédiaire. Un tel schéma
[ EX > ARG > DÉV ] se donne à lire comme ci-
dessous :
[Mise en contexte >] « Vivre libre, c’est souvent vivre seul » : ce propos du chanteur Renaud invite à s’interroger sur
le rapport qui existe entre notre désir de liberté et notre besoin de nouer des relations avec autrui.