Dissertation Micheli+Verselle global


plan visant à justifier un accord nuancé avec la thèse prônée par l’auteur



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plan visant à justifier un accord nuancé avec la thèse prônée par l’auteur
est, à l’image du 
plan antithétique, un plan dont la structure est fondamentalement binaire : les arguments pour et contre 
la thèse se répartissent en deux séries bien distinctes sur le plan textuel. Par contre, à la différence du plan 
antithétique, ce type de plan ne progresse pas selon une dynamique de concession–réfutation. La 
première partie consiste plutôt à valider la thèse prônée dans l’énoncé en dégageant les raisons qui 
rendent celle-ci acceptable. La deuxième partie est ensuite l’occasion d’apporter un certain nombre de 
réserves à cette thèse dont l’acceptabilité reste considérée comme établie. 
Ce type de plan s’applique particulièrement bien à toute une gamme d’énoncés régulièrement soumis 
aux élèves dans les pratiques d’enseignement de la dissertation. Ces énoncés possèdent trois 
caractéristiques : (a) d’abord, ils contiennent une 
affirmation dont
la portée est très générale
; (b) ensuite, 
cette affirmation consiste la plupart du temps à 
attribuer une propriété à un objet 
pour définir ou qualifier 
celui-ci
 
; (c) enfin, cette attribution de propriété est jugée 
relativement consensuelle 
(il ne s’agit pas d’un 
énoncé paradoxal, qui s’attaque à l’opinion commune). Ces énoncés permettent souvent à l’élève de 
valider un point de vue qui fait appel au consensus, tout en venant nuancer une vision particulièrement 
tranchée de l’objet en question. 
En revanche, ce type de plan convient peu aux énoncés paradoxaux.
 
Rappelons qu’un paradoxe est, au 
sens étymologique, une idée à première vue surprenante, voire choquante, car elle va délibérément 
contre l’opinion commune. Le plan visant à l’expression d’un accord nuancé n’est pas facile à appliquer 
pour ce genre d’énoncés. Il faudrait alors, dans la première partie, commencer par exposer des raisons 
favorables à un jugement qui, pour le lecteur, est probablement contre-intuitif. Puis, dans la deuxième 
partie, il faudrait émettre des « réserves » face à ce jugement qui – vu qu’il s’oppose à l’opinion dominante 
– a toutes les chances d’avoir déjà soulevé des contre-arguments forts dans l’esprit du lecteur. Ces énoncés 
paradoxaux sont plus aisés à traiter dans le cadre d’un plan qui permet à l’élève d’exposer 
d’abord
les 
raisons de rejeter la thèse (plan antithétique ou plan à controverse constante). 


 Chapitre 6. Elaborer le plan de la dissertation 
Apports théoriques
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2.4. Le plan dialectique 
Ce que l’on a coutume d’appeler le plan « dialectique » est notoirement plus difficile d’accès pour les 
élèves que les autres types de plan envisagés jusqu’ici. Ce plan est souvent résumé par la fameuse triade 
« thèse-antithèse-synthèse ». A la différence du plan antithétique ou du plan visant à l’expression d’un 
accord nuancé, il s’agit d’un plan en trois parties. Comme le résume Lemeunier (2008 : 47-48), la première 
partie « tend à valider le jugement soumis à réflexion » (c’est l’étape « thèse »), puis la deuxième partie 
« nuance ce jugement en en montrant les limites » (c’est l’étape « antithèse »), enfin la troisième partie va 
« dépasser la confrontation entre ces deux parties » (c’est l’étape « synthèse »). La définition des deux 
premières parties paraît relativement aisée, mais il n’en va pas de même pour la dernière partie consacrée à 
la « synthèse ». Si l’on consulte les manuels consacrés à la dissertation, la fonction exacte de cette étape 
finale du développement ne se laisse pas facilement saisir. Les auteurs s’accordent certes sur l’idée que la 
synthèse doit être un « dépassement » de la contradiction mise en scène dans les deux premières parties. 
Toutefois, le sens qu’il convient d’octroyer à ce processus – « dépassement » – n’est de loin pas univoque. 
Parfois, « dépasser la contradiction » signifie que l’on parvienne à montrer que la thèse et l’antithèse ne 
sont, en dépit des apparences, pas totalement contradictoires et qu’elles peuvent dans une certaine mesure 
être conciliées : ainsi, Dupuis, Grossen & Rychner envisagent le cas où la synthèse est « l’établissement 
d’une vérité médiane » (séquence n°3, p. 84) et Lemeunier parle de « réconcilier les deux jugements » en 
apparence opposés (2008 : 51). Mais il arrive aussi que le « dépassement » reçoive un sens bien plus fort : la 
synthèse est alors comprise comme la formulation d’un « nouveau point de vue » par l’élève, qui va ainsi 
argumenter « en faveur d’une thèse C nouvelle, supérieure, dépassant les contradictions des thèses A et B » 
(Dupuis, Grossen & Rychner, séquence n°3, pp. 28-29). Thyrion va dans le même sens, en évoquant la 
« production d’une idée nouvelle par rapport aux thèses en opposition » (2006 : 71). 
Dans la définition du plan dialectique que nous proposons ici, le premier sens de ce « dépassement » est 
clairement écarté : il nous paraît peu utile, voire contre-productif de définir la partie « synthèse » comme le 
lieu où l’élève chercherait à « réconcilier » la thèse prônée et la thèse rejetée, à montrer qu’elles ne sont pas 
incompatibles ou encore qu’elles contiennent chacune une « part de vérité ». Cette recherche d’une « vérité 
médiane » ou d’un point de vue « nuancé » sur un problème complexe est certes tout à fait louable et même 
encouragée dans le genre argumentatif particulier qu’est la dissertation. Toutefois, le problème est qu’elle 
n’apporte aucune plus-value par rapport à la conclusion générale qui est de toute façon attendue, 
quel que 
soit le type de plan choisi
. En effet, qu’il s’agisse d’un plan antithétique, d’un plan à controverse constante 
ou encore d’un plan visant à l’expression d’un accord nuancé, la conclusion fera ressortir le fait que 
chacune 
des deux thèses en opposition comporte sa part d’acceptabilité
(quand bien même l’une est préférée à 
l’autre). Typiquement, en vertu de l’exigence de décentrement propre au genre, l’élève y résume les raisons 
qui rendent ces deux thèses
acceptables dans une certaine mesure
– mesure qui est déterminée par 
l’objectif argumentatif poursuivi (accord ou désaccord prononcé, accord nuancé, etc.). Une telle conclusion 
ne constitue pas une « synthèse » au sens où on peut l’attendre dans un raisonnement dialectique. Pour que 
le jeu en vaille la chandelle, pour que le plan dialectique réponde à une véritable nécessité et qu’une 
troisième partie soit requise au sein du développement, la « synthèse » gagne à être définie au sens fort : 


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