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Revue de littérature

LA RESPONSABILITE 

CHIRURGICALE

Grapin


I

SBN


: 284023 281 2 -2001

720 pages

Prix : 55 e

L’ouvrage  rédigé  par  Madame  le  Professeur

Christine GRAPIN répond parfaitement à cette

attente. Il a le mérite d’analyser en détail tous

les  aspects  de  la  responsabilité  centrée  sur

l’acte chirurgical.




NDLR : Cette tribune répond à celle

d’Henri Carlioz parue dans le numéro 2

de la Gazette du GEOP. “Le temps plein

hospitalier entre l’enthousiasme et le

désarroi.”

Henri  Carlioz  appartient  à  la  première

génération  des  PUPH  temps  plein  des

CHU.  Repassant  dans  son  service,  il

constate  une  certaine  morosité  des

équipes  chirurgicales  et  nous  propose

d’y  remédier  par  une  transformation  du

statut des PU PH.

La  critique  de  ce  statut  est  classique  :

nous  ne  pouvons  remplir  une  triple

fonction de soins, d’enseignement et de

recherche ! Il considère que si notre for-

mation  aux  soins  est  de  qualité,  par

contre notre formation à l’enseignement

est « nulle », la formation à la recherche

est  «  inutile  »  pour  ceux  qui  ne

voudraient pas en faire et notre prépara-

tion aux fonctions de chefs de service «

inexistante ». Ainsi, dans un grand élan

de « repentance »,   il propose de mod-

ifier  ce  statut,  en  grande  partie

responsable de cette morosité ! ! 

Voilà  comment,  à  partir  d’un  constat

commun à tous les services de chirurgie

des CHU, on désigne le coupable idéal

de cette morosité : le PUPH qui par son

statut  «  privilégié  »  perturbe  le  bon

fonctionnement des CHU ! ! Dès lors, il

nous propose de devenir des praticiens

hospitaliers  temps  plein  ou  mi-temps,

qui au cours de l’évolution de leur car-

rière  choisiraient  d’ajouter  une  valence

universitaire, de recherche, ou adminis-

trative. D’ailleurs, pourquoi pas les trois

en même temps ?

Si  la  morosité  s’est  effectivement

emparée des équipes hospitalières, cela

doit nous amener à nous poser un cer-

tain nombre de questions : quelles sont

les causes de cette morosité ? La modi-

fication  du  statut  des  PUPH  est-elle  la

bonne  réponse  ou  y  a-t-il  d’autres

réponses possibles ?

Pourquoi sommes-nous nombreux à

partager cette morosité ?

Parce  que  les  effets  pervers  de  la  poli-

tique  de  santé  menée  depuis  10  à  15

ans  vis-à-vis  des  CHU  commencent  à

apparaître :

La politique de restrictions budgétaires,

conduite  par  le  budget  global  à  taux

presque  constant,  nous  amène  à  faire

des  choix  médicaux.  Est-ce  acceptable

de  «  contractualiser  »  le  nombre  de

malades  à  opérer  par  an  ?  Est-il  juste

pour  nos  malades  de  ne  pas  pouvoir

bénéficier  des  derniers  progrès  tech-

nologiques ? Est-il normal de choisir le

produit le moins cher, s’il ne correspond

pas aux attentes d’une bonne qualité de

soins ?

La  priorité  donnée  à  la  prise  en  charge

des  urgences,  seule  obligation  légale,

est  logique  mais  poussée  trop  loin,

devient « contre-productive » ! ! La peur

d’un  dérapage  médiatique  conduit  l’ad-

ministration  à  privilégier  l’accueil,  « la

façade » des urgences au détriment des

arrière-boutiques que sont les services,

pardon,  les  “unités”  où  pourtant  une

grande  partie  de  la  prise  en  charge  de

l’urgence est réalisée.

Face à cette évolution, la diminution du

nombre d’internes se poursuit. De nou-

velles dispositions tels le repos de sécu-

rité,  la  RTT,  vont  faire  que  nos  jeunes

collègues,  peu  nombreux,  très  souvent

de  garde,  et  poursuivis  s’ils  s’occupent

d’un  patient  un  lendemain  de  garde  et

qu’un  problème  survient,  vont  avoir  de

grandes  difficultés  à  se  former  à

l’ensemble de notre spécialité. Ils auront

d’ailleurs  beaucoup  de  mal  à  exprimer

leur mécontentement à leur chef de ser-

vice sans prendre rendez-vous avec lui,

trop occupé qu’il sera par des réunions

administratives.  Est-ce  bien  avec  ce

cadre  que  nous  allons  attirer  et  former

nos jeunes collègues ?

Oui,  Henri  Carlioz  a  fait  un  bon  diag-

nostic,  mais  les  motifs  de  “  morosité  “

sont  nombreux  et  le  désarroi  touche

tous les praticiens du CHU sans distinc-

tion de catégorie ou de grade. Alors, le

changement du statut des PUPH est-il la

réponse nécessaire ?

Nous  en  doutons  et  nous  pensons,  au

contraire  que  seul  ce  statut  limite  la

dégradation des CHU et que nous devri-

ons être plus nombreux.

Les  soins.

De  par  leur  statut,  les  uni-

versitaires  ne  devraient  être  que  des

hospitaliers mi-temps ! ! N’est-ce pas là

une  réforme  souhaitée  par  H.  Carlioz  ?

Simplement,  appliquons  notre  statut  et

nous aurons le temps de nous impliquer

dans nos autres missions. Dès lors il va

manquer  de  «  bras  »  dans  le  CHU.  Eh

bien, nommons d’autres PUPH ! !

La recherche

ne peut être faite par les

chirurgiens ? Oui si l’on considère que

nous  ne  serons  jamais  au  niveau  des

fondamentalistes.  Mais  la  recherche

clinique  n’est  pas  la  recherche  fonda-

mentale. Participer à la vie d’un labora-

toire  de  recherche,  c’est  apporter  aux

chercheurs des questions qu’ils ne peu-

vent connaître sans nous ! ! C’est aussi

apprendre  à  leur  contact  la  méthodolo-

gie nécessaire à la réalisation de travaux

prospectifs. Est-ce trop demander ?

L’enseignement.

Ne  plus  enseigner

pendant 3, 5 ou 10 ans parce que l’on a

choisi  de  délaisser  la  valence  d’en-

seignement, c’est ne plus transmettre le

savoir  que  nous  apprenons  au  contact

du malade.

Faire  le  choix  de  délaisser  l’une  ou

l’autre  de  nos  activités,  c’est  s’amputer,

se  restreindre  et  finalement  s’appauvrir

intellectuellement.  Et  puis,  il  y  a  ce

souhait  d’Henri  Carlioz  à  être  évalué.

Mais  nous  sommes  déjà  évalués  !!

Evalués par nos instances hospitalières,

puisque  le  titre  de  chef  de  service  est

remis en jeu tous les 4 ans. Il faut à cette

occasion proposer un projet de service

que  personne  ne  lira  et  dont  personne

ne vérifiera s’il a été mis en application.

Evalués  aussi  par  les  instances  de  la

recherche  puisque  toutes  les  unités  de

recherche ont une évaluation tous les 4

à 8 ans ! ! ,

Seule, 

effectivement 

l’Education

nationale  n’évalue  pas  ses  professeurs.

Mais,  cela  ne  saurait  tarder  puisque

nous venons de leur fournir un rapport

quadriennal  sur  notre  activité.    Qui  le

lira  ?  Quelles  en  seront  les  con-

séquences  ?  De  plus  dans  certaines

Facultés les enseignants sont notés par

les  étudiants.  N’est-ce  pas  une  évalua-

tion ?


Non,  nous  pensons  qu’appartenir  au

ministère  de  l’Education  Nationale  est

une chance car c’est le seul contre-pou-

voir  dans  un  système  hospitalier  qui

n’est intéressé ni par l’enseignement, ni

par la recherche. Ainsi, il ne nous sem-

ble pas que la modification du statut des

PUPH  puisse  engendrer  bonheur  et

prospérité dans les hôpitaux. C’est faire

trop  d’honneur  aux  PUPH  que  de  faire

croire que le malaise général leur est dû.

Les  plus  jeunes  n’ont  pas  connu

l’époque du temps partiel dans les hôpi-

taux publics. Si les hôpitaux publics qui

étaient peu ou prou réservés « aux plus

démunis  »  de  notre  société  sont

devenus  les  CHU,  Iieu  encore  d’excel-

lence  de  la  pratique  médicale,  c’est

grâce à la loi Debré. Cette loi a établi le

plein  temps  hospitalier  en  créant  le

grade  particulier  de  Professeurs  des

Universités qui offre un statut, une car-

rière,  des  émoluments  attractifs  pour

éviter la fuite des meilleurs vers le privé.

Le statut de PH avait été créé pour cer-

taines activités hospitalières nécessitant

une  expertise  dans  un  domaine  spéci-

fique. Ce statut a été dévoyé car les PH

dans les CHU font pour beaucoup d’en-

tre  eux,  de  l’enseignement  et  de  la

recherche. Au risque d’être provocateur,

c’est  ce  statut  qu’il  faut  revoir  en  aug-

mentant  le  nombre  de  Professeurs  des

Universités, permettant aux PH qui rem-

plissent cette triple mission d’accéder à

ce  grade.  Quand  nous  serons  assez

nombreux,  alors  l’un  d’entre  nous,

choisi  par  ses  pairs,  pourra  faire  du  «

management  »  à  condition  qu’il  ne

serve  pas  de  caution  aux  décisions

administratives  mais  qu’il  exerce  une

vraie  responsabilité  de  gestionnaire

médical.

Nous  remercions  Henri  Carlioz  d’avoir

soulevé  ce  débat  même  si  nous  ne

sommes  pas  d’accord  avec  lui  sur  les

moyens de voir la vie en rose ! !

7

Carlioz m’ a tué  !



«Tous PH à Valence»

J. Ph. Cahuzac (Toulouse), G. Bollini (Marseille)

Fig 1 : Jean Philippe Cahuzac

Fig 2. Gérard Bollini




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