CONCLUSION
Il portait encore l’habit ecclésiastique quand il fit la tragédie de Théagène, qu’il présenta à Molière, et celle des Frères ennemis, dont Molière lui donna le sujet. Il est intitulé prieur de l’Épinay dans le privilège de l’Andromaque. Louis XIV fut sensible à son extrême mérite. Il lui donna une charge de gentilhomme ordinaire, le nomma quelque fois des voyages de Marly, le fit coucher dans sa chambre dans une de ses maladies, et le combla de gratifications. Cependant Racine mourut de chagrin ou de crainte de lui avoir déplu. Il n’était pas aussi philosophe que grand poète. On lui a rendu justice fort tard. “Nous avons été touchés, dit Saint-Évremond, de Mariamne, de Sophonisbe, d’Alcyonée, d’Andromaque, et de Britannicus.” C’est ainsi qu’on mettait non seulement la mauvaise Sophonisbe de Corneille, mais encore les impertinentes pièces d’Alcyonée et de Mariamne, à côté de ces chefs-d’oeuvre immortels. L’or est confondu avec la boue pendant la vie des artistes, et la mort les sépare.
Il est à remarquer que Racine ayant consulté Corneille sur sa tragédie d’Alexandre, Corneille lui conseilla de ne plus faire de tragédies, et lui dit qu’il n’avait nul talent pour ce genre d’écrire. N’oublions pas qu’il écrivit contre les jansénistes, et qu’il se fit ensuite janséniste.
Racine Louis, fils de l’immortel Jean Racine, a marché sur les traces de son père mais dans un sentier plus étroit et moins fait pour les muses. Il entendait la mécanique des vers aussi bien que son père, mais il n’en avait ni l’âme ni les grâces. Il manquait d’ailleurs d’invention et d’imagination. Janséniste comme son père, il ne fit des vers que pour le jansénisme
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