Mécanismes lésionnels
Une explosion génère un pic de pression (ou onde de
choc), un souffle responsable de la projection d’éclats et
des victimes, ainsi qu’une réaction exothermique (13).
Ces mécanismes permettent de déterminer quatre types
de lésions de blast (tab. I). L’intensité des effets du blast est
fonction de différents facteurs, dont la puissance de la
charge explosive, l’interface au travers de laquelle l’onde
de surpression est transmise, la distance par rapport à
l’épicentre, et l’environnement dans lequel survient
l’explosion (13-15).
Lorsqu’un EEI ou une mine explose sous un milieu clos
comme un véhicule, les interactions entre les différents
mécanismes lésionnels sont complexes (15). L’onde de
surpression atteint le véhicule en premier. Même si le
blindage résiste à l’explosion, il se produit une déflection
du plancher à certains endroits : une force de grande
amplitude mais de durée très brève (environ 5 ms) est
transmise aux pieds et aux chevilles occasionnant des
lésions de solid blast primaires. L’onde de surpression
peut aussi rompre le plancher, une porte ou une fenêtre, et
exposer les occupants du véhicule aux éclats et aux gaz
brûlants sources de lésions de blast secondaires et
quaternaires. L’effet de souffle touche ensuite le véhicule
et le propulse verticalement, en occasionnant des lésions
de blast tertiaires à l’intérieur de l’habitacle. Il se produit
d’abord une accélération verticale subite traumatisante
pour les membres inférieurs, le bassin et le rachis des
passagers. Ensuite, en l’absence de ceinture de sécurité,
les passagers sont projetés contre le toit du véhicule, ce
qui génère des lésions crâniennes et rachidiennes
supplémentaires (3, 15, 16).
Enf in, il faut signaler l’existence d’une forme
particulière d’EEI appelée Explosive Formed Penetrators
(EFP). Ceux-ci possèdent une charge creuse qui propulse
une plaque de cuivre perforant le blindage des véhicules
et se fragmentant à l’intérieur en provoquant des lésions
gravissimes souvent fatales (15-17).
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