Мinistère de l’enseignement supérieure et secondaire spécialisé de la république d’ouzbékistan


LES FIGURES D’ATTÉNUATION: LA LITOTE



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Zokirova Madinabonu

2.1 LES FIGURES D’ATTÉNUATION: LA LITOTE.
Les figures d’atténuation ou d’omission créent les effets opposés des figures d’amplification. Elles visent à réduire la force de certains mots ou de certaines expressions.
La litote est une figure de rhétorique et d’atténuation qui consiste à dire moins pour laisser entendre davantage. Elle caractérise une expression de façon à susciter chez le récepteur un sens beaucoup plus fort que la simple énonciation de l’idée exprimée.
La litote prend souvent la forme d’une double négation. Exemple : « Pour autant, je ne suis pas incapable de faire face à cette existence plus rude » = Pour autant je suis capable de faire face…
Contrairement à l’euphémisme, avec lequel elle est souvent confondue et qui connote négativement ou renvoie à un référent désagréable sans utiliser le terme adéquat, la litote renforce l’information. Elle « a une orientation de valeur inverse de celle de l’euphémisme, qui cherche à amoindrir l’information».
L’effet de la litote est principalement produit soit par un vocabulaire « neutralisé », soit par la négation d’un contraire ou autre tournure de contournement. Enfin, pour résumer, par une expression indirecte de la pensée.
Cette figure de style, qui vient du grec litotes (λιτότης) qui signifie petitesse, ténuité, apparence simple, sans apprêts n’est cependant pas réservée au théâtre classique. On l’emploie en effet beaucoup de nos jours dans nos expressions quotidiennes. On peut citer : « pas mal » pour dire que quelque chose est bien, ou « ce n’est pas donné », pour signifier qu’une chose est chère. Il convient donc de bien comprendre cette figure de style et ses différences avec, par exemple, l’euphémisme.
Définition d’une litote
On l’aura deviné, la litote est donc une figure de style qui réside sur un principe d’atténuation : on en dit moins que ce que l’on pense vraiment, par pudeur, par ironie ou pour mettre en valeur le propos. La mise en avant vient de l’effet de contraste entre ce qui est dit réellement et ce qui est dit implicitement.
Une litote peut se construire de différentes manières. Elle s’appuie souvent sur la négation : on dit qu’une chose n’est pas ce qu’elle est véritablement. Par exemple, on dira « ce n’est pas faux », pour signifier qu’une chose est vraie.
Pierre Fontanier, dans Les Figures du discours, classe la litote dans les figures d’expression par réflexion. Il explique qu’on l’« appelle autrement Diminution », et « au lieu d’affirmer positivement une chose, [elle] nie absolument la chose contraire, ou la diminue plus ou moins, dans la vue même de donner plus d’énergie et de poids à l’affirmation positive qu’elle déguise » (p. 133, il souligne).
La litote est la figure inverse de l’hyperbole, elle tend à tout diminuer. Si elle en dit moins, c’est pour suggérer davantage.
Son effet littéraire
Elle cherche à susciter chez le lecteur un sens bien plus fort qu’une formulation simple de l’idée exprimée.
C’est souvent l’intérêt des formules négatives ou restrictives qui caractérisent la litote. L’humour est aussi fréquemment une de ses composantes.
Exemples de litotes et citations
Le langage familier aime souvent la litote : il n’est pas mauvais ce gâteau, je ne suis pas mécontent de ton travail, je suis assez fier de ta réussite, c’est loin d’être faux, vous n’êtes pas sans savoir…
Va, je ne te hais point, déclare Chimène à Rodrigue (Corneille, Le Cid), sans aucun doute, la plus célèbre litote de la littérature.
Ils se donnent la comédie, n’importe, mettons tout à profit, ce garçon-ci n’est pas sot et je ne plains pas la soubrette qui l’aura. Marivaux, Le jeu de l’amour et du hasard. Ce n’était pas un sot, non, non, et croyez-m’en, / Que le chien de Jean de Nivelle. La Fontaine, Le Faucon et le Chapon.
Le nom « litote », qui n’a rien à voir avec la linotte, vient du grec litotès, de litos, « d’apparence simple, sans apprêt ». La litote consiste donc à dire moins pour suggérer plus.
La plus connue est contenue dans Le Cid de Corneille. Dans l’acte III, scène IV, Chimène s’adresse à Rodrigue en ces termes : « Va, je ne te hais point ! », pour lui signifier qu’elle l’aime encore.
Mais la litote n’est pas réservée à la littérature ! Lorsque quelqu’un vous soumet une idée et que vous répondez : «C’est loin d’être bête » ou « Ce n’est pas complètement idiot », c’est une manière détournée de lui dire que c’est intéressant, voire brillant. De même, pour commenter le physique d’une personne attirante, on préférera lancer « Mmh, pas mal ! », qui aura plus d’impact que tout autre commentaire…
Le contexte est également utile pour interpréter la litote. « On ne va pas mourir de froid » sera d’autant mieux compris que la température sera élevée. « Ce n’est pas donné » ponctuera une conversation dans laquelle il est question d’achat.
La prétérition
La prétérition est une figure de style qui consiste à dire qu’on ne va pas parler d’une chose en le faisant malgré tout. Par extension, elle peut consister à dire qu’on ne veut ou qu’on ne va pas faire quelque chose que l’on fait tout de même.
Par exemple, dans l’extrait suivant, Dupond dit à Tintin qu’il ne va pas lui révéler ce que Tintin veut savoir, et dans le même temps lui dit bien de quoi il s’agit (un trafic d’avions) :DUPOND: Mon cher, si vous comptez sur nous pour vous révéler qu’il s’agit de trafic d’avions, vous vous trompez lourdement. Motus et bouche cousue, c’est notre devise.
La prétérition est souvent formée en début de phrase par une formule négative (« je ne dirai pas... », « je ne parlerai pas... », « je ne nommerai pas... », « je n’insisterai pas sur le fait que... »). D’ailleurs, le grammairien français Pierre Fontanier la nomme « figure d’expression par opposition. »
L’effet de cette figure de style est d’introduire un paradoxe, qui consiste à attirer l’attention sur ce qu’on affirme ne pas vouloir dire. Les avocats ont souvent recours à cette figure de style pour servir leur argumentaire et instaurer une connivence avec l’auditoire. Un autre effet de la prétérition est de permettre à l’auteur de se déresponsabiliser et d’éviter d’avoir à assumer pleinement ses propos. La prétérition vise à passer sous silence une vérité ou une idée sous-entendue. Elle fait semblant de ne pas vouloir dire quelque chose, mais le dit tout de même. Elle se reconnaît souvent à l’emploi de formules comme : Ai-je besoin de vous dire... ; je ne vise personne… ; … pour ne pas le nommer… ; il n’est pas utile de vous rappeler que…
Son effet littéraire
Elle influence l’attitude de l’interlocuteur ; elle éveille son attention, ou attise sa curiosité, commente un raisonnement.
La prétérition est une figure très employée de l’ironie. Exemples de prétéritions et citations
Nous n’essaierons pas de donner une idée de ce nez tétraèdre. Victor Hugo, décrivant Quasimodo. Notre-Dame de Paris.
Pour expliquer combien ce mobilier est vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant, il faudrait en faire une description qui retarderait trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonneraient pas. Balzac, Le Père Goriot.
L’euphémisme
L’euphémisme est une figure de rhétorique, du grec phêmi (« je parle ») et eu (« bien, heureusement »), qui était utilisée dans l’Antiquité pour éviter les termes qui pouvaient attirer le malheur. L’utilisation de l’euphémisme à cette période est assez simple à expliquer : il fallait cacher des réalités un peu tendancieuses à l’époque, comme tout ce qui touchait à la sexualité, au corps etc.
Un euphémisme est donc une figure de style qui repose sur l’atténuation d’une réalité jugée déplaisante, sale ou sordide. Bien sûr, ces perceptions varient selon les époques. Il peut être parfois dur à concevoir que certaines choses soient évoquées avec pudeur voire avec répugnance dans certains textes éloignés de plusieurs siècles.
Dans notre dictionnaire, nous définissons l’euphémisme comme une « figure de pensée par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l’expression directe aurait quelque chose de brutal, de déplaisant. »
Comme l’euphémisme, la litote est une figure qui atténue la réalité de ce qu’elle désigne. La seule chose qui les distingue est l’intention derrière cette atténuation : la litote met en valeur le propos, tandis que l’euphémisme vise, au contraire, à en amoindrir la portée. Quand on dit « Ça ne sent pas bon », on veut littéralement dire que l’odeur est très mauvaise, sauf que là on veut insister sur ce fait, pas le cacher. C’est ce qui distingue l’euphémisme de la litote.
Un euphémisme consiste à employer une expression atténuée pour rendre une réalité moins brutale.
Son effet littéraire
Il évoque le concept plus que le fait. Soit il met l’événement à distance par un effet de dilution, soit il se centre sur l’un des aspects qui caractérise le fait ou le nom. Exemples d’euphémismes et citations
Il nous a quittés, sous-entendu, il est mort.
Théâtre des opérations, pour champ de bataille. Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine... André Chénier, Les Bucoliques. Vivre est un village où j’ai mal rêvé dit Aragon pour décrire un monde dans lequel il a notamment traversé deux guerres mondiales (Au bout de mon âge).
L’antiphrase
L’antiphrase est une figure de style par laquelle on dit quelque chose dans le but d’exprimer le contraire de ce que l’on pense réellement, afin de créer un effet d’ironie ou de dénoncer quelque chose.
L’antiphrase peut se construire à l’aide d’autres figures de style : Métaphore : « Ton bébé est un ange ! » (pour un bébé qui pleure tout le temps).
Litote : « Il n’est pas si mauvais ce plat ! » (pour un plat très bon).
Hyperbole : « Le dimanche, Paris déborde de monde ! » (pour signifier que Paris est vide le dimanche).
Pour comprendre le véritable sens caché derrière l’antiphrase, et ce qu’a voulu exprimer le locuteur, par ironie ou euphémisme, il est important de comprendre le contexte de la phrase. L’intonation de l’antiphrase peut également aider à mieux comprendre que le locuteur dit le contraire de ce qu’il pense ! Par exemple, imaginez un homme qui aurait peur de défendre une femme se faisant agresser dans la rue. Une autre femme voyant la scène pourrait lui dire : « Quel courage Monsieur ! ». Bien entendu, la scène montre clairement qu’elle ne pense pas qu’il est courageux, bien au contraire.
L’euphémisme est une figure de style cherchant à atténuer son propos. Si l’euphémisme utilise souvent la périphrase, cette figure de style n’est pas pour autant une antiphrase. Dans le cas de l’euphémisme, on dira pour évoquer une météo pluvieuse et venteuse : « Il pourrait faire plus beau », pour signifier que le temps est vraiment mauvais. Alors que dans le cas d’une antiphrase on dira : « Quel beau temps ! » pour signifier que le temps est exécrable.
L’antiphrase exprime une idée par son contraire. C’est une phrase (ou un mot, une locution) positive qui sous-entend l’inverse. Une figure ironique par excellence.
Son effet littéraire
Elle évoque une forme de cynisme qui souligne l’inverse de ce qu’il proclame. Il donne au lecteur le sentiment d’être complice. Exemples d’antiphrases et citations
Que tu es drôle ! pour souligner un propos qui ne l’est pas.
Félicitations ! pour reprocher à quelqu’un une bêtise. Ma mère a mis son châle jaune et son beau chapeau, celui au petit melon et à l’oiseau au gros ventre. Jules Vallès, L’Enfant. Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu’il n’y en eut jamais en enfer. Voltaire, Candide.

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