Dissertation Micheli+Verselle global



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dissertation micheli verselle global uer fr

la validation a priori de l’existence d’une propriété
(dans deux objets distincts 
soumis à évaluation), 
le désaccord émerge sur le fond de cet a priori
, avec 
deux variantes
possibles : soit le 
présupposé est rejeté en bloc (« Armand est aussi/plus/moins charmant que Valentin. – Quoi ? Au contraire, ils 
sont affreusement laids tous les deux ! ») ; soit il est reconnu pour un des deux objets considérés, mais pas pour 
l’autre (« Ce n’est pas difficile d’être plus charmant que Valentin, celui-ci est tellement laid ! »). C’est exactement le 
problème qui émerge quand on analyse l’énoncé-titre de la brochure Swissaid « L’égalité, une chance pour les 
femmes comme pour les hommes » : nous avons vu ci-dessus (cf. partie 1.1) que, si une des discussions possibles 
pouvait interroger globalement les effets de l’égalité des sexes, une autre discussion (plus probable) trouvait sa 
source dans les implications de l’adverbe comparatif « comme », suggérant une symétrie entre les situations 
respectives des femmes et des hommes qui peut être sujette à contestation. 
Cette deuxième variante (présupposé reconnu pour un des deux objets comparés, mais pas pour l’autre) est aussi 
le plus souvent à l’œuvre lorsque l’énoncé opère une 
comparaison avec gradation 
; ce second cas de figure sous-
tend le déclenchement d’une discussion sous la forme d’une 
remise en cause de l’échelle de valeurs
posée dans 
l’énoncé. Un énoncé traditionnellement proposé dans les méthodes d’enseignement de la dissertation illustre 
emblématiquement ce cas de figure : « Une mauvaise expérience vaut mieux qu’un bon conseil » (Paul Valéry
50
). 
L’adverbe comparatif « mieux » présuppose dans les deux termes qu’il articule (« mauvaise expérience » et « bon 
conseil ») l’existence de la propriété /valeur/ exprimée par le verbe « valoir », et ordonne entre eux une gradation 
en termes de teneur de cette propriété. Et là encore, c’est dans cette présupposition que le désaccord trouve son 
origine, puisqu’on serait enclin à présupposer au contraire que le « bon » est le seul à valoir quoi que ce soit, alors 
que le « mauvais » ne vaut rien du tout... 
c. Présupposé d’existence et d’identification 
Le support de ce présupposé est essentiellement 
le déterminant défini
(
le

la

les
) ; un autre support possible (mais 
moins fréquent) est 
le déterminant possessif
(
mon

ma

ton

ta

notre

nos
, etc.). En effet, par le fait même 
d’employer un groupe nominal défini pour désigner un référent (ou un GN possessif), un locuteur présuppose 
que 
ce qu’il désigne ainsi est
déjà connu, déjà identifié
par le destinataire du discours, et de ce fait l’existence du 
référent est également présupposée, manifestée comme déjà validée elle aussi par le destinataire. C’est cela que 
l’on entend à travers la spécification 
défini

Dans un énoncé de dissertation, le présupposé d’identification intervient déjà très souvent dans la façon 
d’exprimer le 
thème
de discussion. Comme on l’a indiqué auparavant (voir le chapitre 3 « Rechercher des 
arguments »), un tel énoncé prend en effet pour thème une notion (la liberté, le travail, la violence) qui, en 
général, est désignée au moyen d’un GN défini. Par là, un locuteur présuppose qu’il n’y a qu’une seule manière 
d’envisager cette notion, qu’une seule manière de comprendre la signification du mot qui la désigne. Or nous 
avons vu que toute notion est en réalité traversée par des significations plurielles ; si une discussion peut alors 
s’engager, c’est que l’

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