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III.A.3
avec Y dans le foin d’une étable ou, si il/elle est moins fortuné(e), à même le sol.
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partie par le fait qu’il n’est pas nécessaire que l’étiquette sémantique d’une lexie soit
« textuellement » le genre prochain de sa définition ; elle est la variante unique,
normalisée, d’une famille d’expressions linguistiques paraphrasant de façon
minimale au moins deux lexies de la langue. Des écarts, morphologiques
notamment, peuvent donc exister entre la formulation de l’étiquette sémantique et
celle du genre prochain. De plus, si le genre prochain est la paraphrase minimale
d’une lexie, son étiquette sémantique est, elle, le nom de la classe sémantique
lexicale dont la lexie est une instance, dans la hiérarchie des classes sémantiques
lexicales de la langue. Nous reviendrons en détail sur ce point, dans la section 3. Il
nous faut tout d’abord identifier trois types formels d’étiquettes sémantiques.
2.3.
Types formels d’étiquettes sémantiques
Tout genre prochain d’une définition, à moins qu’il s’agisse d’un primitif
sémantique, peut être défini ; il possède ainsi lui-même un genre prochain et, donc,
une étiquette sémantique. La conséquence logique de cet enchaînement de faits est
que chaque étiquette sémantique est elle-même en relation d’hyponymie avec une
étiquette plus vague. Par exemple, l’étiquette sentiment est hyponyme de
l’étiquette état psychique. Le rapport entre l’étiquetage sémantique et la
subordination hyper-/hyponymique des étiquettes sémantiques et des lexies est
illustré dans la figure ci-dessous, où les arcs pointillés indiquent l’étiquetage
sémantique et les arcs pleins la relation d’hyper-/hyponymie.
Ce graphe hybride, qui mélange les connexions entre deux types de nœuds
– étiquettes sémantiques et lexies –, met en évidence le fait qu’une étiquette
« normale » est toujours subordonnée à une autre dont elle est l’hyponyme, cette
hiérarchisation fonctionnant en parallèle avec la hiérarchisation correspondante à
l’œuvre dans le lexique (= l’ensemble des lexies de la langue). Une étiquette simple
est une étiquette qui, comme sentiment, est hyponyme d’une et une seule autre
étiquette du système des étiquettes sémantiques.
Toutes les lexies de la langue ne peuvent cependant pas se classifier au moyen
d’une étiquette sémantique de ce type. Il existe en effet des lexies dites
sémantiquement ambivalentes, dont le genre prochain est « bicéphale » : ces lexies
peuvent avoir une double dénotation.
Prenons le cas de la lexie
DOCUMENT
; il est bien connu qu’elle peut être utilisée
dans une phrase pour dénoter soit un contenu informationnel, soit le support
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physique de ce contenu, soit simultanément les deux, comme l’illustre la phrase ci-
dessous
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:
(3)
Les services de sécurité ont saisi de nombreux documents compromettants
pour le pouvoir.
L’ambivalence sémantique de la lexie
DOCUMENT
doit être reflétée dans le genre
prochain de sa définition ; cette propriété sera donc nécessairement reflétée au
niveau de l’étiquetage sémantique de la lexie, qui se verra attribuer une étiquette
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