désaccord , un élément qui suscite la contestation, qui exige de faire
émerger des arguments pour défendre un point de vue. L’analyse de l’énoncé doit dès lors également
mettre au jour ce point de désaccord, pour rendre compte, minimalement, du
problème posé par l’énoncé
à discuter (et bien entendu par le contre-énoncé, en symétrie), problème qui servira de fil rouge au
développement du débat. Cet aspect est peut-être un des plus ardus à faire comprendre aux élèves, qui ne
saisissent pas immédiatement que l’opération de problématisation vise à
justifier le caractère inévitable du débat et, surtout, qu’une telle justification est nécessaire, pour donner sens au
développement qui suit. Pourquoi ne peut-on pas simplement rejeter l’une des positions contraires comme
étant totalement inacceptable ? Pourquoi l’énoncé (ou le contre-énoncé) ne peut-il pas faire immédiatement
l’unanimité ? C’est à ces questions que la mise au jour d’un problème, d’un point de désaccord doit apporter
une réponse, aussi brève que possible (car le développement donnera les explications nécessaires).
Pour mener cette opération de problématisation, l’approche intuitive peut, là encore, porter ses fruits. Il
s’agit en effet, littéralement, de (re)mettre en question l’énoncé (et le contre-énoncé), c’est-à-dire d’identifier
une ou plusieurs interrogations qui met/mettent en lumière le ou les points de désaccord. Souvent,
la mise en regard de l’énoncé et du contre-énoncé rétabli ainsi que
la mesure de l’écart qui existe entre eux (et
notamment de l’écart entre les propriétés que chacun attribue au mot-thème) suffisent à concrétiser cette
mise au jour d’un problème . Rappelons les propos de Thyrion : « Tout énoncé peut en effet être rattaché à au
moins une question par rapport à laquelle il constitue une prise de position ou fournit des données pour
élaborer une réponse » (2006 : 23). Autrement dit, pour poser ce problème, c’est un autre type de réplique
qu’il importe de rétablir : non pas une affirmation préalable que l’énoncé choisi aurait pour tâche de
contester plus ou moins fortement, mais une (ou plusieurs)