Chapitre 5. Construire un problème
Propositions pratiques
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l’auteur de tel ou tel énoncé retenu comme support d’exercice. De ce fait, comme on l’a suggéré ci-dessus, il
est tout à fait possible de ne proposer qu’une seule fois ce type d’activité, en demandant aux élèves de
rétablir non seulement une intervention préalable à l’énoncé choisi (donc de rétablir un contre-énoncé),
mais également une intervention encore antérieure, sous forme d’une question
que pourrait poser une
tierce personne – à la façon d’un animateur de débat télévisé qui se trouverait face à deux défenseurs de
positions contraires sur un thème déterminé.
L’enseignant explique aux élèves que l’activité a pour objectif d’éclairer les opérations qui doivent être
menées afin de rétablir les composants qui permettent minimalement de définir le cadre d’un débat –
composants qui demandent ainsi à être rétablis nécessairement : le thème de discussion,
les positions
contraires que l’on peut défendre au sujet d’un tel thème, et l’élément de désaccord qui justifie l’existence
de ces positions contraires, qui rend compte de la possibilité même d’un débat. Etant donné un thème
défini, à propos de quoi exactement n’y a-t-il pas
de facto
un accord de principe ? Voilà la question à laquelle
il importe de répondre, dans la mesure où elle orientera ensuite toute la discussion développée dans le
corps principal d’une dissertation.
L’enseignant demande pour cela aux élèves de reconstruire une amorce de dialogue, constituée
uniquement de trois répliques, la troisième étant par ailleurs déjà disponible, l’énoncé (que l’on reprend tel
quel, en le faisant uniquement précéder d’un « Non, au contraire ») ; celui-ci fait office d’intervention
réactive et polémique non seulement à une affirmation implicite antérieure, qu’il faut alors expliciter, mais
également à une question initiale à expliciter elle aussi. Un ou deux exemples (que l’on peut reprendre
d’activités antérieures) donnent aux élèves un aperçu de ce qu’on attend d’eux ; ces exemples peuvent par
ailleurs voisiner avec des contre-exemples, afin de souligner que l’amorce d’interaction doit bien entendu
être l’entame d’
un débat cohérent
, c’est-à-dire qu’elle doit donner le sentiment que les locuteurs, d’une
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