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A- Ostéosarcome :
Bien que l’ostéosarcome soit la tumeur osseuse maligne primitive la plus
fréquente, la grande diversité aussi bien clinique, radiologique, histologique qui le
caractérise fit de chaque patient un cas particulier.
Dans notre étude, la fréquence est de 58,8% de l’ensemble des sarcomes
osseux répertoriés. C’est la tumeur osseuse maligne primitive la plus fréquente au
service de traumato orthopédie du CHU Hassan II de Fès ; conformément à la
littérature.
Selon l’étude de Marty MH et al (100), c’est la tumeur osseuse primitive la plus
fréquente (42% des tumeurs osseuses malignes sont des ostéosarcomes après
exclusion du myélome).
L’âge de nos patients est compris entre 17 et 62 ans avec une moyenne de 30
ans, légèrement supérieur aux donnés de la littérature. Les grandes séries indiquent
un pic de fréquence entre 10 et 20 ans (31).
On peut assister à un profil d’incidence biphasique, avec un premier pic à
l’adolescence et un second pic chez les adultes âgés. Le vieillissement de la
population laisse entrevoir ce qui pourrait être un troisième pic, au-delà de 75 ans
(3,4).
Dans notre travail Il n’y a pas de différence entre les deux sexes alors que
l’ostéosarcome touche préférentiellement le sexe masculin selon la littérature.
Dans notre série cinq cas soit 50% au niveau du genou ont été notés : 3 (30%)
cas au niveau de l’extrémité supérieure du tibia et 2 (20%) cas au niveau de
l’extrémité inférieure du fémur ; puis 3 cas (30%) au niveau de l’humérus, ensuite
une tumeur (10%) au niveau du 5
ème
doigt, et une autre (10%) au niveau de l’aile
iliaque.
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Ces données coïncident avec celles de la littérature qui a montré que le genou
constitue la localisation préférentielle (103).
Selon un travail mené par Goldwasser et Anract au service de cancérologie et
de traumato-orthopédie au groupe hospitalier Cochin-Saint-Vincent de Paul (103),
55% des cas sont notés au niveau du genou : l’extrémité inférieure du fémur (40 %),
l’extrémité supérieure du tibia (15 %), l’extrémité supérieure du fémur et de
l’humérus (14 %).
La symptomatologie qui a permis de découvrir cette tumeur chez nos malades
est essentiellement la douleur puis la tuméfaction plus tardivement. Données
superposables sur celles des grandes séries.
Dans le même travail de Goldwasser et Anract (103), Le symptôme de
découverte d’un ostéosarcome le plus fréquent est une douleur localisée (90 %des
cas). Son caractère nocturne, permanent au repos, est suspect. Une tuméfaction
locale apparait dans un second temps et est révélatrice sans douleur associée dans
10 %des cas. C’est un gonflement sus-articulaire, parfois inflammatoire, douloureux
à la palpation.
Devant la suspicion clinique, l’exploration radiologique était faite chez tous
nos patients par des radiographies standards puis complétée par l’IRM ou par
scanner.
Le bilan d’extension a révélé deux cas de métastases pulmonaires.
Effectivement le poumon est le site métastatique de prédilection dans toutes
les séries.
Le traitement instauré était conservateur chez deux patients (20%) chez qui la
maladie était localisée et était à base d’une résection- reconstruction, suivi d’une
chimiothérapie adjuvante.
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Six patients (60%) ont été amputés et dont le stade était localement avancé et
l’exérèse carcinologique ne pouvait pas être faite.
Pour les patients métastatiques, ils ont été adressés en oncologie médicale.
L’amputation est réservée aux tumeurs pour lesquelles l’exérèse en zone
saine est impossible ; elle reste le seul geste possible dans 20 % des cas environ
(tumeur trop étendue, non résécable ou reconstruction impossible).
La chimiothérapie reçue était basée essentiellement sur : adriamycine, platine,
ifofamide et cyclophosphamide.
Plusieurs travaux (Pouillart P, Tomeno B, Anract P) ont montré que La chirurgie
constitue la base du traitement des tumeurs primitives des os (104, 105, 106, 107).
Cependant, dans les ostéosarcomes de haut grade, elle est insuffisante et
n’assure à elle seule que 30 % de guérison à cinq ans. La résection doit toujours être
extra tumorale, enlevant « en bloc » la tumeur et son extension dans les parties
molles, la cicatrice et le trajet de la biopsie, avec une marge de tissu sain.
On a eu dans notre série deux décès chez des patients qui présentaient des
métastases pulmonaires, ainsi que deux cas de rechute locale et métastatique chez
des patients dont la taille tumorale initiale était grande et l’ostéosarcome était de
haut grade. Et on a eu deux cas de rémission complète toujours en vie avec un recul
de 3 et 6 ans.
Dans les grandes séries de Goldwasser et Bacci, les trois facteurs pronostiques
principaux sont le caractère localisé ou métastatique de l’ostéosarcome, le volume
tumoral et le terrain. Lorsqu’une chimiothérapie néoadjuvante a été réalisée, la
quantification sur la pièce de résection tumorale, du pourcentage moyen de cellules
tumorales viables résiduelles est un facteur pronostique majeur (4, 25).
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