B- Chondrosarcome :
Le chondrosarcome est une tumeur fréquente parmi les tumeurs osseuses
malignes primitives ; il arrive en deuxième position après l’ostéosarcome.
Dans notre série les 4 patients sont âgés respectivement de : 23,39, 40 et 53
ans.
Dans la littérature Il survient chez l’adulte après la quarantaine.
Il représente de 11 à 22 % des tumeurs osseuses malignes primitives selon
Dahlin (90). D’aprèsDahlin et Campanacci, il existe une discrète prédominance
masculine (90, 91).
L’âge de survenue de ces tumeurs se situe principalement entre 40 et 70 ans
(92, 93). Selon Dahlin et Campanacci, 4 % seulement des patients ont moins de 20
ans et 40 à 47 % ont plus de 40 ans (90, 91) (figure 1).
La découverte d’un chondrosarcome avant l’âge de 20 ans doit faire évoquer
le diagnostic d’ostéosarcome chondroblastique (10).
Environ 10 % des chondrosarcomes surviennent sur des lésions osseuses
préexistantes.
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Dans deux cas de notre série, la symptomatologie qui a poussé les malades à
consulter était la tuméfaction douloureuse, et c’était une fracture pathologique pour
le 3
ème
cas (133).
Selon un travail de P Anract , G de Pinieux et B Tomeno, publié dans
l’encyclopédie médico-chirurgicale :les symptômes révélateurs sont, le plus souvent,
une douleur ou la découverte d’une tuméfaction par le patient. Les fractures
pathologiques sont rares (3 %) ; selon Lee FY il s’agit alors dans ce cas le plus
souvent de tumeurs de haut grade histologique (92).
Chez nos patients, deux cas siègent au niveau de l’articulation de la hanche à
l’extrémité supérieure du fémur, un cas au niveau du genou et le 4
ème
cas au niveau
de l’aile iliaque ; conformément aux données littéraires qui ont prouvé que les sites
les plus fréquemment concernés sont le pelvis (de 24 à 38 %) et le fémur proximal
(de 16 à 27 %) selon campancci. (91, 92, 93, 94).
Dans les trois cas, le traitement a été identique : résection-reconstruction avec
bonnes suites opératoires.
Selon plusieurs travaux et notamment ceux de Tomeno B (99), le seul
traitement efficace reste la résection chirurgicale large ; ce traitement répond aux
règles habituelles de la chirurgie carcinologique : il implique d’abord de réaliser un
bilan d’imagerie complet afin de préciser l’extension intraosseuse et extraosseuse
de la tumeur, en localisant des repères anatomiques fiables qui peuvent être
retrouvés pendant l’intervention, afin de réaliser des mesures correctes des hauteurs
de coupes osseuses.
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La résection doit être extratumorale et, quand cela est possible, large. Les
résections aux membres ne posent habituellement pas de problème ; en revanche,
pour les localisations pelviennes, il s’agit d’une chirurgie beaucoup plus délicate.
La résection est de plus en plus souvent conservatrice ; elle impose donc une
reconstruction. Cette dernière fait appel aux techniques d’ostéosynthèse, aux
prothèses massives, aux auto- et allogreffes osseuses. (99).
Dans deux cas l’évolution était marquée par une rémission complète et
instauration d’une simple surveillance avec un recul d’un et 3ans.
Par contre, le troisième patient a présenté une récidive locale et il a bénéficié
du même traitement chirurgical : résection- reconstruction.
Le taux de récidive locale varie selon les séries : il est de 6 % pour Pritchard et
al (131), de 11 % pour Evans et al (129), de 24 % pour Lee et al (92), de 28 % pour
Campanacci (91), et de 33 % pour Marcove et al (130).
D’après Lee et al, le risque de récidive locale est plus élevé pour les tumeurs
de haut grade (15 % versus 30 %) (92).
Toujours d’après Lee et al, la survenue d’une récidive locale est un événement
péjoratif en ce qui concerne la survenue de métastases (49 % de métastases en cas
de récidive locale versus 16 % en l’absence de récidive locale) et pour la survie (92).
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