Polguère, Alain, Lexicologie et sémantique


part entière, puisque les différentes branches de la linguistique se



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languesparole a2017n3p181


part entière, puisque les différentes branches de la linguistique se 
doivent de tenir compte des phénomènes pragmatiques, que l’on ne 
saurait considérer isolément. Par ailleurs, il signale que toute étude 
sérieuse des phénomènes de parole exige d’avoir procédé au préalable 
à une analyse structurale en profondeur de la langue. Ce chapitre 
comprend une présentation de la théorie des actes de parole (locutoires
illocutoires et perlocutoires) et examine trois types d’entités lexicales qui 
introduisent des interférences pragmatiques (référence à la situation 
de parole) : les verbes performatifs, les lexies à contenu présuppositionnel 
et les clichés linguistiques, qui incluent les pragmatèmes (clichés associés à 
des contextes d’énonciation précis). 
Le chapitre 10 (Lexicologie descriptive) est consacré, pour 
l’essentiel, au domaine de la lexicographie. D’abord, l’auteur précise la 
place des dictionnaires dans la lexicologie descriptive, ce qui l’amène 
à proposer une définition élargie de lexicographie (terme qu’il a évité 
sciemment dans le titre du chapitre) comme activité ou domaine 
d’étude qui vise la construction de représentations (ou modèles) des 
lexiques. La lexicographie ne se bornerait donc pas à l’activité pratique 
de rédaction des dictionnaires, mais constituerait le volet descriptif de 
la lexicologie théorique. Elle serait à distinguer de la métalexicographie 
(ou étude théorique des dictionnaires). Les dictionnaires, aussi bien 


Xavier Blanco Lexicologie et sémantique lexicale. Notions fondamentales (A. Polguère) 
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les dictionnaires grand public que les dictionnaires théoriques sont des 
modèles du lexique d’une langue qui offrent une description de 
chaque lexie en suivant un patron plus ou moins rigide. Si les premiers 
(qu’ils soient monolinguesbilinguesd’apprentissage, etc.) sont avant tout 
des produits destinés à un marché, les seconds constituent des outils 
de recherche à caractère expérimental. La structure des dictionnaires 
comporte trois parties : la macrostructure (souvent formée par articles 
de vocable, qui regroupent, donc, plusieurs lexies), la microstructure 
(ensemble d’informations que le dictionnaire apporte sur la 
macrostructure retenue, p. ex. : sens de la lexie vedette, connexions 
paradigmatiques de ladite lexie, combinatoire restreinte) et la 
médiostructure (ensemble de références croisées). Le chapitre se termine 
par une plaidoirie en faveur d’une lexicographie des réseaux lexicaux. 
En effet, après avoir montré tout au long de son ouvrage que le 
lexique a une nature essentiellement relationnelle, l’auteur annonce 
une nouvelle lexicographie qui ne consistera plus à rédiger des 
dictionnaires, mais à « tisser » des réseaux lexicaux. D’une part, le 
remplacement du texte imprimé par la mémoire informatique comme 
support de l’information et, d’autre part, le traitement automatique de 
réseaux de très grande taille moyennant des méthodes de calcul 
fondées sur la théorie des graphes rendent possible une description 
multidimensionnelle. Cette description rendra compte du lexique non 
plus comme une taxinomie, mais comme un « réseau social » de lexies 
dont la structure ne reposera pas sur un principe de classification
mais sur un ensemble de lois qu’il faudra mettre progressivement en 
évidence. 
Une brève conclusion vient couronner le livre en proposant 
quelques références bibliographiques qui permettraient au lecteur 
intéressé d’approfondir ses connaissances en Lexicologie Explicative 
et Combinatoire. 
*** 
Alain Polguère réussit avec ce livre à présenter un système 
notionnel où tout se tient, mais qui reste, en même temps, 
relativement indépendant d’une théorie linguistique donnée, même si 
la Lexicologie Explicative et Combinatoire sous-tend de nombreux 
aspects du système proposé. L’auteur a su habilement éviter l’écueil 


Xavier Blanco Lexicologie et sémantique lexicale. Notions fondamentales (A. Polguère) 
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de transformer son ouvrage en une présentation de différentes 
théories, sans pour autant renoncer à offrir au lecteur de nombreux 
et bien choisis points de repère théoriques sous forme de 
recommandations bibliographiques, de commentaires pénétrants sur 
les apports de certains linguistes de prestige, voire de critiques à 
certaines approches qui ne se sont pas révélées fructueuses. Le tout 
en faisant toujours ressortir les aspects de ces contributions les plus 
pertinents pour l’illustration des notions présentées et pour la bonne 
compréhension des idées avancées. Dans cet aspect, comme dans 
bien d’autres, le texte offre plus que ce qu’il promet, car on y découvre 
en filigrane une petite, mais très suggestive, histoire de la discipline. 
Une observation semblable pourrait être avancée pour ce qui 
est du choix de la terminologie. L’auteur prône la nécessité de 
renoncer, dans un premier moment, à la discussion terminologique, 
afin de se concentrer sur le maniement d’un système notionnel 
cohérent, quitte à le relativiser ensuite en le confrontant à d’autres 
d’approches différentes. Et cependant, son texte est truffé de brefs 
commentaires terminologiques où il justifie ses choix (qui impliquent 
parfois de sacrifier le terme préféré à celui qui est le plus courant). Il 
discute souvent le caractère plus ou moins approprié de certains 
termes et n’hésite même pas à présenter un tableau récapitulatif 
consacré à différentes options terminologiques (p. 292), de telle façon 
que le lecteur a l’impression de voir se constituer sous ses yeux le 
champ lexical du domaine. Une telle rigueur et minutie sont loin d’être 
la règle dans une discipline relevant des sciences humaines qui n’a pas 
connu, en général, le degré de formalisation que l’on peut rencontrer 
dans de domaines plus proches aux sciences dites dures. 
On sent bien, par ailleurs, que la profonde connaissance que 
l’auteur a du domaine de la lexicologie n’est pas uniquement de nature 
théorique, elle prend appui également sur sa très vaste expérience de 
description et modélisation du lexique. L’impression de relative 
simplicité des notions présentées, qui sont pourtant dans bien des cas 
d’une grande complexité et qui posent de sérieux problèmes de 
formulation, trahit en fait un grand effort de rédaction et n’a pu être 
accompli qu’au prix de longues années de réflexion et de maturation 
d’un texte dont la première édition remonte à 2003 mais qui, sous le 


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titre Notions de base en lexicologie, a connu des versions antérieures, sous 
forme de matériaux de cours, qui ont servi à la formation de 
nombreuses promotions d’étudiants dans trois continents. 
L’auteur allie la présentation des notions très souvent évoquées 
dans des ouvrages en linguistique avec beaucoup d’autres non moins 
importantes, mais qui sont rarement mises en avance dans les 
introductions à la lexicologie (comme collocation, fonction lexicale, 
dérivation sémantique, perspective d’encodage, phraséologie 
morphologique, notion de vague, intégration de la composante 
présuppositionnelle des sens lexicaux dans la définition 
lexicographique, etc.). Il a cependant su s’en tenir à ce qui est essentiel 
pour le type de public auquel est destiné l’ouvrage. Tout au long du 
texte, on sent bien pourtant que cela lui a coûté un effort et qu’il a dû 
ronger son frein à plus d’une reprise pour ne pas se lancer dans des 
monographies complémentaires. Il pourrait très bien écrire, et on le 
sent tout prêt à le faire, un ouvrage rien que sur les relations lexicales 
modélisées moyennant les fonctions lexicales, ou bien sur la structure 
d’un réseau lexical, ou encore sur la définition lexicale elle-même. On 
le sent également tenté d’approfondir sur la question de la 
modélisation de la structure communicative des énoncés. Ce livre en 
contient donc plusieurs autres en ébauche. 
On ne saurait conclure ce compte-rendu sans mettre en relief 
l’extraordinaire précision des très nombreux exemples linguistiques 
qui illustrent les notions présentées (en général en français, mais 
éventuellement aussi dans d’autres langues comme l’anglais ou le 
chinois mandarin quand cela permet de bien mettre en relief un 
phénomène donné). Or, on sait bien que l’exemple en linguistique est 
une petite machine de précision au maniement délicat, car toute petite 
déviation risque d’introduire un bruit indésiré dans la démonstration. 
Nous terminons ce compte-rendu en recommandant de façon 
enthousiaste la lecture attentive et minutieuse de ce livre et en nous 
excusant de la longueur de ce texte, qui était cependant en grande 
partie inévitable à cause de l’extrême richesse de l’ouvrage présenté. 

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