Chapitre 6. Elaborer le plan de la dissertation
Apports théoriques
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voire choquante, car elle va délibérément contre l’opinion commune. Les manuels de dissertation proposent
souvent des paradoxes, par exemple : « L’intelligence ne mène qu’à l’inaction » (Roger Martin du Gard) ou
encore « On pardonne difficilement à ceux qui nous ont aidés » (La Rochefoucauld). Martin du Gard attaque
frontalement l’idée largement acceptée selon laquelle l’intelligence serait une condition de l’action ou, à
tout le moins, qu’elle en serait l’adjuvant. La Rochefoucauld rompt quant à lui l’association traditionnelle
entre, d’un côté, le fait d’être aidé par une personne et, de l’autre, le sentiment de gratitude éprouvé envers
celle-ci. Le plan visant à l’expression d’un accord nuancé n’est pas facile à
appliquer pour ce genre
d’énoncés. Il faudrait alors, dans la première partie, commencer par exposer des raisons favorables à un
jugement qui, pour le lecteur, est probablement contre-intuitif. Puis, dans la deuxième partie, il faudrait
émettre des « réserves » face à ce jugement qui – vu qu’il s’oppose à l’opinion dominante – a toutes les
chances d’avoir déjà soulevé des contre-arguments forts dans l’esprit du lecteur... Les énoncés paradoxaux
sont plus aisés à traiter dans le cadre d’un plan qui permet à l’élève d’exposer
d’abord
les raisons de rejeter
la thèse, vu que celles-ci sont relativement évidentes et font plutôt l’objet d’un « rappel » que d’une
« découverte » : un plan antithétique peut alors convenir, ou encore un plan à controverse constante.
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L’
ESSENTIEL EN BREF
Le
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