www.cuniculture.info - Méthodes d'élevage
:
Historique de la domestication et des méthodes d'élevage des lapins
page
8
Figure 42 : Lapins élevés dans
l'intérieur d'un fabricant de lacets
d'Asnières sur Oise - Tableau de P.
Soyer, fin 19
e
siècle
Figure 43 : Scène de marché,
légumes, volailles et lapins -
Tableau de H. C. Bryant peint vers
1880
Figure 44 : La
vendeuse de lapins
(une mère et ses petits) - Gravure
de H. Wolf, fin 19
e
siècle, réalisée
aux USA
Figure 45 : En Angleterre, vendeur
ambulant de lapins déjà abattus -
Dessin humoristique de T.
Rowlandson daté de 1810
En Angleterre, Dickson a publié dès 1824 dans son traité général d'élevage, toute une partie consacrée à
la gestion des lapins et à la description des cages. Il fit à cette occasion ce qui est probablement la première
description des cages en flat deck. Pour lui l'intérêt de ce type de cage était surtout
de pouvoir facilement
ramasser les crottes des lapins quasi "pures", ces dernières ayant à l'époque une bonne valeur marchande. A la
fin du siècle, toujours en Angleterre, Morant (1883) formalisa la description de la cage qui depuis porte son nom. Il
s'agit d'une cage à fond grillagé que l'éleveur met sur une prairie et qu'il déplace 2 fois par jour afin que les lapins
qui y sont logés broutent l'herbe directement. Ce type de cage a été repris et amélioré à la fin du 20e siècle dans
le cadre de la production de lapins biologiques ou élevés sur prairie.
Figure 46 : Schéma de cage Morant
classique
Figure 47 : Schéma de cage Morant
parallélépipédique
Figure 48 : Vue intérieure d'une
cage Morant montrant le fond
grillagé et l'herbe
Figure 49 : En 1999 Cage Morant
moderne utilisée dans un élevage
"Bio" en France
Dans les ouvrages de l'époque comme celui de Max Desaive publié à Liège (Belgique) en 1842, il n'est
plus recommandé de laisser aux lapines le loisir de faire une portée tous les mois.
Les conseils concernant la
gestion de la reproduction sont plus pondérés : saillie entre 3 à 5 semaines après la mise bas, sevrage entre 6 et
8 semaines, réduction de la taille de portée à 6 lapereaux dès la naissance par retrait des mâles (ce qui implique
que les éleveurs savaient sexer à la naissance). On est en droit de penser que ces recommandations, qui
d'ailleurs seront suivies pendant plus d'un siècle jusqu'à la fin des années 1950, correspondent à
des lapins un
peu moins bien nourris qu'avant. En effet une lapine gestante et allaitante avorte rapidement si elle allaite une
portée nombreuse et n'est pas simultanément bien nourrie (Adams 1967). Parallèlement, l'âge de mise en
reproduction est reculé de 5-6 mois à 8 mois. Ces limitations au rythme de reproduction et à la taille des portées
conduisent à des productivités estimées à 25 lapins produits par lapins et par an (Desaive 1842), soit à peu près
ce qui était annoncés 3 siècles plus tôt par O. de Serre (1606) ou Estienne et Liébault (1625) pour un élevage en
garenne.
Les peaux produites par tous ces lapins sont généralement récupérées par les chiffonniers et "marchands
de peaux de lapins " qui passent régulièrement collecter les peaux issues des élevages des particuliers. Ainsi
Desaive (1842) mentionne que la chapellerie française consommait à l'époque 15 millions de peaux par an (le poil
étant utilisé pour fabriquer le feutre), sans compter les peaux utilisées en tant que fourrure. Il mentionne aussi que
les peaux des lapins Angora, à la fourrure aux poils longs et soyeux avec des nuances de gris argenté et d'ardoise
précise-t-il, se vendaient deux fois plus cher que les peaux de lapins ordinaires.
On doit remarquer que cette
pratique la production de fourrure de lapin à poils longs fournie par des Angoras a aujourd'hui totalement disparu.
Les lapins Angoras ne sont plus exploités que pour la production de poils, aujourd'hui beaucoup plus importante
par animal et par an (1 à 1,5 kg) qu'elle ne l'était au 18
e
et au 19
e
siècle (250-300 g/an). Il est plausible que la
disparition de la production de fourrure d'Angora soit associée d'une part à un prix du poil Angora relativement
plus rémunérateur que celui de la fourrure et d'autre part à la difficulté technique qu'il y a à
tanner les peaux
d'Angora sans feutrage du poil.
Dostları ilə paylaş: