Morphèmes, morphologie



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BEGOYIM MUSTAQIL ISHI


Morphèmes, morphologie




  • Description linguistique

  • Modélisation informatique

En combinant des sons élémentaires qui, par eux-mêmes, ne veulent rien dire, on finit par réussir à "dire" quelque chose, c'est-à-dire à référer à quelque chose du monde, à signifier. Il y a là un saut qualitatif considérable qui justifie qu'on lui associe un niveau d'analyse spécifique. Ce nouveau niveau correspond à ce que le sens commun identifie par la notion de "mot". Mais, comme nous le verrons, cette notion n'est pas très pertinente pour la linguistique, qui lui préfère celle de "morphème".


1

Description linguistique







1.1

Problèmes avec la notion de "mot"





Qu'est-ce qu'un mot ? La première définition possible fait appel à un critère formel : un mot c'est ce qui, dans un texte, est compris entre deux séparateurs. Mais cette définition n'est pas aussi opératoire qu'on pourrait l'espérer. Qu'on songe aux cas suivants :

  • l'apostrophe est, la plupart du temps, la marque d'une séparation entre deux mots : "j'ai", "l'arbre", "d'un", etc. sont bien constitués de deux "mots". Pourtant, "aujourd'hui" et "prud'homme", malgré l'apostrophe qu'ils contiennent, ne sont généralement considérés que comme un seul mot.

  • le point est apparemment un séparateur assez puissant pour isoler les phrases. Mais suffit-il pour autant à empêcher que "I.B.M.", "11.09.2001" ou "M. Dupont" ne semblent constituer qu'une seule unité ?

  • le tiret est un séparateur encore plus problématique : qu'est-ce qui nous autorise à ne trouver qu'un seul mot dans "porte-monnaie" ou "entre-déchirer", et à en trouver plusieurs dans "(cet) homme-là", "est-ce-que", "voulez-vous" ? Et combien de mots y a-t-il dans "y a-t-il" ou dans "c'est-à-dire" ?

  • même le caractère blanc n'est pas un séparateur fiable : on a bien envie de faire de "parce que" ou de "pomme de terre" un seul mot, tandis que "du" et "au", qui résultent d'un amalgamme ("du" pour "de le", "au" pour "à le"), en font plutôt deux à eux tous seuls.

A défaut d'être reconnaissables par leur forme, les mots le seraient-ils par leur sens ? Un mot pourrait-il être caractérisé comme la plus petite unité de sens possible ? Là encore, le critère se révèle insatisfaisant :

  • faut-il considérer que "chat" et "chats" sont exactement le même mot ? Le "s" du second ne porte-t-il pas, à lui tout seul, une nuance de sens spécifique ? De même, le simple "i" qui fait la différence entre "aimons" et "aimions" ne change-t-il pas tout ?

  • le sens d'un mot unique comme "inimitables" semble bien décomposable en unités de sens élémentaires, au point que si le verbe "troufigner" avait un jour un sens, on en déduirait immédiatement celui de "introufignable".

Le mot, décidément, n'est pas une engeance très fiable. Saussure, on l'a vu, lui préférait la notion de "signe" tandis que Martinet parlait, lui, de "monème". La linguistique contemporaine utilise plutôt le terme de "morphème", avec la définition suivante : un morphème est une unité linguistique minimale ayant une forme et un sens. L'étude des morphèmes et de leurs modes de combinaison est l'objet de la morphologie. La morphologie que nous présentons par la suite est essentiellement celle de la langue française.

La définition d'un morphème reprend en quelque sorte les critères qui avaient été envisagés pour le mot, mais sans contraindre la délimitation par des séparateurs. On peut très bien, ainsi, considérer que "pomme de terre", "parce que" ou même "casser sa pipe" ne constituent chacun qu'un seul morphème. On peut même admettre l'existence de morphèmes discontinus à l'intérieur desquels peuvent s'insérer d'autres morphèmes : c'est le cas par exemple, en français, de la marque de la négation ("je ne dort pas") ou du passé composé "j'ai bien dormi").

Le découpage en morphèmes d'un énoncé peut s'avérer problématique. Par exemple, même si les mots de "pomme de terre" ne forment, la plupart du temps, qu'un seul morphème, dans une phrase comme "Pour les protéger, il a recouvert les pommes de terre", ils sont à prendre comme autant de morphèmes distincts. Dans quelle mesure les expressions figées idiomatiques comme "prendre la clé des champs" ne font qu'un seul ou plusieurs morphèmes n'est pas non plus facile à trancher.




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