II. 3. Les homonymes, Les paronymes
Souvent le même signifiant désigne des signifiés qui n’ont aucune relation de sens: grève – plage sablonneuse, grève – cessation collective du travail dirigée par les salariés. Dans ce cas il s’agit de l’homonymie. Les homonymes sont des mots ayant la même forme phonique et se distinguant par le sens. Il est difficile de définir les critères permettant d’identifier un mot polysémique et un homonyme. Le principe général est que les homonymes sont des mots qui n’ont aucun rapport sémantique entre eux, tandis que les acceptions d’un mot polysémique sont en intersection sémantique.(16) D’ici, les homonymes forment un champ lexical et pas du tout sémantique. Mais dans la pratique il est difficile de dégager des critères rigoureux. Les mots polysémiques deviennent homonymes avec le temps et, au contraire, les homonymes se polysémisent:
p olysémie Rayon(anc) – rayon de miel
R ayon – étagère de bibliothèque
homonymie Rayon – affaire d’un domaine
Les homonymes sont de deux types: les homophones et les homographes. Les homophones sont les mots à la même prononciation mais à l’orthographe différente: air – ère; seau – sot – saut – sceau. Les homographes sont les mots à la même orthographe et à la même prononciation: avocat – avocat; cousin – cousin.
On peut classer les homonymes en:
lexicaux. Ils coïncident quant à leur forme phonique et grammaticale. Ces mots font partie de la même classe grammaticale: porc – port – pore.
grammaticaux. Ces homonymes ont des cathégories grammaticales différentes: bon (adj.) – bond (verbe); boucher (vt) – boucher (m). L’existance des derniers exemples est temporaire. Dès qu’on change la forme l’homonymie disparaît. Cette homonymie par accident phonétique présente moins d’intérêt linguistique.
L’apparition des homonymes est le résultat de différents phénomènes linguistiques parvenus au cours de l’évolution de la langue. Les sources principales de l’homonymie sont:
l’évolution phonétique des mots primitivement à des formes différentes: pain (panis) – pin (pinus) – peint (pinctum). Ch. Bally les nomme des homonymes étymologiques. (27)
l’emprunt s’adapte à la prononciation de la langue – cible: blouse (lat.) – blouse (angl.); botte (ital.) – botte (néerl.).
la dérivation: boucher – bouchée.
la rupture des liens sémantiques au cours de l’évolution entre les mots polysémiques: argent – argent, grève – grève.
Un autre groupe lexical est formé de paronymes – mots proches par la sonorité ou la graphie. Selon Ch. Bally ce sont des «pseudohomonymes». (25) Du point de vue formel il y a des paronymes à un même radical et à radicaux différents. Les premiers ont des sens proches: oisif – oiseux; méritant – méritoire. Il serait possible de les remplacer dans des contextes semblables. Mais dans la plupart des cas les paronymes n’ont pas de liens sémantiques, leur coïncidance phonique étant tout à fait fortuite (7): acception – acceptation; recouvrir – recouvrer; prodige – prodigue. D’habitude on emploie les paronymes quand on ne connaît pas bien le sens des mots ce qui provoque des méprises de sens. Les écrivains utilisent la paronymie pour obtenir des effets stylistiques. Ce procédé porte le nom de paronomase: « le maire marie le premier couple» (Bazin).
QUESTIONNAIRE
1. Donnez la définition de l’homonymie. 2. Quels sont les types essentiels des homonymes ? 3. Quelles sources de l’homonymie existe-il dans le français ? 4. Quelle est la cause de l’apparition des paronymes ? 5. Qu’est-ce que c’est que la paronomase ?
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