Dissertation Micheli+Verselle global



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dissertation micheli verselle global uer fr

jugement
qui, en tant que tel, ne peut être que le fruit d’une 
conscience subjective (individuelle ou collective). Au sein de cette catégorie, deux sous-groupes peuvent 
encore être distingués : les 
évaluatifs axiologiques
et les 
évaluatifs non axiologiques
. Les premiers 
procèdent de tout jugement mettant en jeu des 
normes
socioculturelles, et renvoyant aux couples 
d’opposés fondamentaux vrai 
vs
faux, bien 
vs
mal, beau 
vs
laid, ainsi que toutes leurs variantes (juste 
vs
injuste, utile 
vs 
inutile, etc.). En corollaire, les évaluatifs non axiologiques expriment une opération de 
jugement, mais qui ne repose pas sur de telles normes ; on trouve par exemple dans cette sous-
catégorie des adjectifs tels que 
grand

froid

nombreux
, etc. 
Parmi ces divers marqueurs de subjectivité, il faudra 
avant tout être attentif aux termes évaluatifs 
axiologiques
, dans la mesure où ce sont eux qui, d’une part, engagent le plus la subjectivité d’un 
locuteur et qui, d’autre part, convoquent des normes socioculturelles invitant, nécessairement, au débat 
d’idées. 
Une fois que l’enseignant a mené à bien ces observations et spécifié quelles sont les marques de 
subjectivité sur lesquelles il importe de s’arrêter, il demande aux élèves de reconstruire des contre-énoncés 
pour chaque item identifié comme une prise de position dans la liste étudiée, en rejetant d’emblée tout 
contre-énoncé produit par une simple reformulation négative, et en exigeant que le contre-énoncé soit 
forgé sur la base d’antonymes
renversant le point de vue exprimé dans l’énoncé. 
Pour cela, les élèves doivent se focaliser sur les termes les plus marqués en termes de subjectivité ; si 
plusieurs termes apparaissent comme véhicules possibles de subjectivité, il s’agit d’opérer une gradation 
entre ceux-là, afin d’identifier celui qui est par essence le support de l’opération de jugement. Ainsi, dans 
l’affirmation de Sarkozy « Le travail libère l’individu », on peut estimer que les noms « travail » ou « individu » 
sont porteurs de valeurs – mais celles-ci sont plurielles, productrices d’une ambivalence, raison pour 
laquelle on peut déboucher sur une opposition de points de vue ; ce n’est pas le cas en revanche pour le 
verbe « libérer », évaluatif axiologique manifeste, dont la valeur positive est par ailleurs univoque. C’est en 
ce lieu que s’articule l’opération de jugement, et c’est donc ce lieu qu’il s’agit de faire varier par un 
antonyme : « Le travail aliène / enferme l’individu. » 
60
Sur ce sujet, on se référera entre autres à l’étude de Catherine Kerbrat-Orecchioni, 
L’énonciation. De la subjectivité dans le 
langage
(1980 : 70 
sqq.
). 


 Chapitre 5. Construire un problème 
Propositions pratiques
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Enfin, il est également important de faire percevoir aux élèves que, par cette opération de rétablissement 
d’un contre-énoncé, ils sont en train de délimiter le cadre d’une discussion, et que ce cadre n’est pas 
toujours unique. En fonction de la complexité syntaxique de l’énoncé, et en particulier si ce dernier est 
composé de plusieurs propositions, on peut en effet envisager que celui-ci soit opposé à plusieurs contre-
énoncés, selon le lieu où l’on situe la variation entre points de vue. Par conséquent, les élèves ne doivent 
pas forcément rétablir un « bon » contre-énoncé, comme s’il n’y en avait qu’un seul possible, mais décider 
de la discussion qu’ils souhaitent engager ensuite, en reconstruisant le contre-énoncé cohérent qui 
introduirait à un tel débat. 
Revenons rapidement sur le titre de la couverture d’une brochure de Swissaid, que nous avons déjà 
donné en exemple (voir ci-dessus, parties 1.1 et 1.2), « L’égalité, une chance pour les femmes comme pour 
les hommes ». Il s’agit d’abord de prendre conscience que le connecteur comparatif 
comme
induit 
l’existence ici de deux propositions corrélées : « L’égalité est une chance pour les femmes » et « L’égalité est 
une chance pour les hommes ». Dès lors que l’on a rétabli cette structure, on peut ensuite se poser la 
question – et la poser aux élèves – de savoir à quel type de contre-énoncé cette assertion « dédoublée » est 
censée répondre. Ici, le thème est bien entendu la notion d’/égalité/ – ce que signale en partie le facteur de 
position dans l’énoncé ; plus encore, même si le nom « égalité » se voit lesté de valeurs axiologiques et peut 
ainsi être interprété comme un support de point de vue, il reste un terme ambivalent, raison pour laquelle il 
peut incarner le thème d’un débat. En revanche, on saisit bien vite que le nom « chance », lui, est d’une part 
extrêmement axiologique, et d’autre part absolument univoque dans cette valeur subjective ; c’est donc sur 
lui que s’articule la prise de position, le jugement exprimé par l’énoncé. Le contre-énoncé doit alors se 
construire avant tout par une reformulation antonymique de ce nom – « L’égalité est un malheur », « un 
danger », etc. –, ou au moins par une neutralisation de l’évaluation positive que celui-ci convoque – 
« L’égalité est sans effet ». Toutefois, comme l’énoncé de Swissaid est une assertion « dédoublée », il est alors 
possible d’opérer cette reformulation sur diverses échelles : une opposition soit radicale – « L’égalité est un 
malheur pour les femmes comme pour les hommes » – soit nuancée – « L’égalité est une chance pour les 
femmes, mais un danger pour les hommes » ou « L’égalité bénéficie aux femmes sans concerner les 
hommes ». 
Pour compléter ainsi cette activité relative au rétablissement de contre-énoncés, le maître peut proposer 
aux élèves de se pencher sur une série d’énoncés qui ouvrent vers une pluralité de débats, selon le contre-
énoncé qu’on rétablit – un contre-énoncé, il faut toujours le rappeler, qui doit offrir une cohérence 
dialogique avec l’énoncé de départ, qui doit véritablement se présenter comme une intervention 
déclenchant une réponse sous la forme de l’énoncé retenu, en d’autres termes une cohérence qui dérive de 
l’énoncé lui-même et de sa structure. Voici d’autres énoncés dotés d’une certaine complexité syntaxique 
pour lesquels les élèves pourraient fournir tous les contre-énoncés pertinents envisageables : 


 Chapitre 5. Construire un problème 
Propositions pratiques
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« Le cinéma est un divertissement d’ilotes, un passe-temps d’illettrés, de créatures misérables, ahuries par leur 
besogne et leurs soucis » (Georges Duhamel, in 

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