partager cette position avec autrui (camarades, enseignants et au-delà).
• Ensuite, la dissertation est
une belle occasion d’entrer pleinement dans le champ de l’argumentation . Le philosophe Chaïm Perelman avait l’habitude d’écrire que l’argumentation a pour
vaste domaine tout ce qui se situe « entre le nécessaire et l’arbitraire » : là où une vérité absolue semble
hors d’atteinte, là où le désaccord constitue en quelque sorte le mode par défaut, l’activité des êtres
humains devient « raisonnable » dans la mesure où elle est « soutenue par des arguments » et « éclairée
par des controverses qui, normalement, ne conduisent pas à l’unanimité » (1977 : 175). La dissertation
peut ici s’avérer un excellent terrain d’exercice : on peut transmettre aux élèves la volonté – et, qui sait,
même le goût ! – de
construire des positions solides par
un travail de justification ,
et de
confronter ces positions à celles d’autrui par un
travail de positionnement .
• A un niveau davantage humain, voire personnel, la dissertation peut se révéler être pour les élèves un
précieux outil de compréhension de soi et de décentrement .
Bien loin d’un exercice où il
s’agirait simplement de « donner son opinion » sur un sujet complexe – la formule a le tort de laisser
croire que l’opinion en question préexiste à l’activité d’écriture –, la dissertation est plutôt un chemin au
terme duquel l’élève peut espérer
mieux comprendre ce qu’il pense et pourquoi il pense ainsi .
Dans le même esprit, il peut aussi
mieux comprendre ce que d’autres pensent et pourquoi ils pensent différemment .
• Enfin, pour ce qui est des