des lésions de blast digestives, pulmonaires ou cérébrales,
de diagnostiquer des lésions rachidiennes associées, et de
préciser les fractures de l’arrière-pied. Il s’agit surtout
d’analyser l’atteinte des articulations sous-talienne et
calcanéo-cuboïdienne, ainsi que le type des fractures du
talus associées. Les classifications scannographiques
utilisées en pratique civile sont en revanche inadaptées à
la description des fractures du calcanéum par blast du fait
de leur comminution (3, 25).
Damage control orthopédique (DCO)
Les traumatismes graves de l’arrière-pied relèvent
d’un DCO « local » dont les objectifs essentiels sont
la prévention de l’infection et la préservation de la
fonction (9).
Décontamination des plaies
Les lésions ouvertes nécessitent un parage méticuleux
réalisant l’excision des tissus contus ou dévitalisés pour
diminuer la contamination. Dans un souci d’économie
tissulaire, il convient de réaliser un parage marginal qui
préserve les tissus traumatisés potentiellement viables,
mais nécessite d’être repris secondairement par des
parages itératifs (9). Il faut ensuite effectuer un lavage
abondant de la plaie par du sérum physiologique à basse
pression (17, 26).
Stabilisation osseuse
Les fractures de l’ar rière-pied peu déplacées et
non compliquées peuvent être immobilisées par
des attelles plâtrées postérieures durant la phase
d’évacuation. C’est le cas des fractures calcanéennes
isolées ou associées à des fractures non déplacées du
talus ou du pilon tibial. Aucune fixation interne ne doit
être effectuée à ce niveau (3).
Les lésions sévères combinant des fractures multiples
déplacées et des luxations de l’arrière-pied doivent être
réduites et stabilisées de façon chirurgicale. À ce stade, il
s’agit de réduire les grands déplacements et de ré-axer
l’arrière-pied en utilisant un fixateur externe temporaire
implanté selon les règles du DCO (11, 27). Le montage
doit ponter la cheville, l’arrière-pied et le médio-pied en
s’implantant au niveau du tibia et des métatarsiens
(fig. 7). La réduction des luxations ou fractures-luxations
associées de la sous-talienne, du Chopart ou du Lisfranc
peut être impossible à obtenir à foyer fermé, et nécessiter
une réduction sanglante par un abord limité. De même, le
fixateur temporaire peut être insuffisamment rigide pour
maintenir la réduction des interlignes, qui doivent alors
être fixés par des broches complémentaires.
Dermo-fasciotomies
À notre sens, tous les pieds blastés gonflés et tendus,
qu’il soit fermés ou ouverts, sont suspects de syndrome
compartimental et imposent la réalisation de dermo-
fasciotomies. Il faut décomprimer les différentes loges
musculaires en combinant deux abords dorsaux (en
regard des 2
e
et 4
e
métatarsiens) et un abord médial
arciforme (18). Les incisions dorsales permettent de
décomprimer les loges inter-osseuses et latérale, et
peuvent être prolongées en proximal pour réduire les
fractures-luxations du médio-pied (f ig. 7). L’abord
médial permet la décompression des différentes loges
plantaires (28).
Non fermeture
Les plaies doivent être laissées ouvertes pour assurer un
drainage maximal. La Thérapie à pression négative
(TPN) peut être utile pour drainer ces plaies exsudatives,
pour les isoler du milieu extérieur durant la phase
d’évacuation, et pour faciliter la régression de l’œdème
après dermo-fasciotomies (fig. 7) (9, 29). Cependant, la
TPN est, souvent, difficile à utiliser au niveau du pied
lorsqu’un fixateur externe a été mis en place. La proximité
des f iches rend l’étanchéité du pansement diff icile à
obtenir et à maintenir lors du transport. Toute perte
d’étanchéité entraîne alors un drainage inefficace faisant
courir le risque d’une surinfection précoce sous ce type de
pansement occlusif.
Amputation primaire
Les indications d’amputation primaire concernent
essentiellement les fracas ouverts de l’arrière-pied et du
médio-pied avec dévascularisation (types 3c de Gustilo),
ainsi que ceux combinant de larges pertes de substances
cutanée, osseuse et nerveuse (nerf tibial postérieur)
(4, 25). Cette amputation doit être limitée aux impératifs
du parage, souvent au quart inférieur de jambe, et laissée
ouverte : la recoupe au niveau définitif et la fermeture
seront effectuées secondairement.
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