complications cutanées et infectieuses, la fixation interne
des fractures et interlignes articulaires est essentiellement
effectuée par des broches (fig. 8) (30).
En cas de perte de substance du calcanéum l’exo-
fixation définitive s’impose le temps de la cicatrisation
des parties molles et de l’intégration des greffes osseuses
(25). Les défects extra-articulaires relèvent surtout de
greffes autologues, mais des substituts osseux ou des
allogreffes peuvent être utilisés (31). Les lésions de blast
avec atteinte des articulations sous-taliennes imposent
une arthrodèse sous-talienne, éventuellement associée à
une greffe osseuse pour rétablir la hauteur du calcanéum.
Les fractures associées du col du talus relèvent d’une
réduction à ciel ouvert et d’une fixation interne pour
rétablir axe et longueur. Une arthrodèse du Chopart
s’impose en cas d’atteinte des surfaces articulaires. Dans
les cas les plus sévères, avec comminution, extrusion ou
nécrose du talus, une arthrodèse tibio-calcanéenne peut
être nécessaire en association avec une greffe osseuse
massive pour limiter le raccourcissement de l’arrière-
pied. Une autre alternative est l’utilisation d’un fixateur
externe de type Ilizarov permettant la mise en
compression du foyer d’arthrodèse tout en corrigeant le
raccourcissement par une distraction tibiale (31).
Amputation secondaire et tardive
Le risque de complications septiques est majeur dans
les lésions ouvertes de l’arrière-pied (de 42 % à 83 %
selon les séries) et le taux d’amputation global élevé (2, 3,
12). Dans leur série de 102 fractures ouvertes du
calcanéum, Dickens et al. (12) rapportent un taux
d’amputation de 42 %, incluant 15 % d’amputations
au-delà de trois mois. Les facteurs de risque d’amputation
sont les plaies de grande taille, les atteintes plantaires
(avec ou sans perte de sensibilité), et les types 3 de
Gustilo : 61 % d’amputations pour les types 3b et 100 %
pour les types 3c. Le risque d’amputation est deux fois
plus élevé en cas d’infection. La survenue d’une infection
précoce doit donc faire reconsidérer l’indication du
traitement conservateur et envisager une amputation
secondaire. Cependant, la décision d’amputer est aussi
influencée par l’atteinte du membre controlatéral :
lorsqu’un membre inférieur est amputé tout doit être tenté
poursauverlemembrerestant(25).Enfin,uneamputation
tardive est parfois nécessaire en cas de douleur chronique
avec un pied non fonctionnel (4).
Conclusion
La prise en charge des traumatismes par blast de
l’arrière-pied a bénéficié de l’application des procédures
de DCO permises grâce à la rapidité des moyens
d’évacuation modernes. Malgré un traitement effectué
dans des conditions optimales, ces lésions sont
génératrices d’une perte de mobilité et de douleurs
chroniques. De telles séquelles fonctionnelles
compromettent toujours l’avenir socioprofessionnel
de ces blessés dont très peu reprennent le service.
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