2. Rédiger une introduction : inviter le lecteur dans le cadre d’un débat Comme nous l’avons affirmé au début du présent chapitre, il importe que les élèves soient très vite
conscients que l’identification d’un thème, de positions contraires et d’un point de désaccord ne vise pas
uniquement la compréhension fine des enjeux de l’énoncé, mais qu’elle prépare la réalisation d’un
segment précis du texte qu’ils auront à produire :
l’introduction de leur dissertation. De ce fait, ce
processus d’écriture doit être en ligne de mire, et ne pas tarder à apparaître dans le cheminement
didactique, afin d’associer l’abstraction de l’analyse au concret de la mise en texte.
Dans le cadre d’une dissertation, hormis d’être une « porte d’entrée » comme dans tout autre texte,
l’introduction doit avoir pour fonction essentielle de
justifier le caractère nécessaire du débat qui va
être développé ensuite. Comme l’affirme Aristote, on n’argumente pas à propos du fait que la neige est
blanche
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– ça n’aurait aucune pertinence ; c’est cela qui fonde le caractère incontournable de l’identification
d’un problème : il s’agit de montrer en quoi l’opinion énoncée par untel demande à être discutée, c’est-à-
dire à la fois justifiée et contestée. L’introduction a ainsi pour première tâche d’indiquer qu’il n’y a pas
de facto un consensus pour ou contre l’opinion exprimée, et par là souligne à l’intention d’un lecteur potentiel
l’intérêt de ce qu’il s’apprête à lire. Car
c’est bien vers le lecteur que l’introduction doit être orientée , pour
qu’il consente à s’engager dans la suite du texte ; et il le fera si on (re)pose pour lui, sous forme d’esquisse,
le cadre du débat qui sera développé.
Cette visée demande alors que l’introduction réalise plusieurs opérations (qui ne doivent pas
obligatoirement apparaître dans cet ordre) : a. indiquer un