Chapitre 6. Elaborer le plan de la dissertation
Apports théoriques
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que l’on est forcément pour ou contre une thèse, que l’adhésion ou le rejet – même avec des nuances – ne
constituent pas les seules postures possibles. Cette idée est si solidement implantée qu’il n’est sans doute
pas facile, pour l’élève, d’adopter une posture différente : refuser la manière même dont l’énoncé pose le
problème et, ainsi, remettre en question le cadre même du débat. Ensuite, le choix du plan dialectique
exige que l’élève parvienne à faire émerger certains présupposés que véhicule l’énoncé et à critiquer ceux-
ci. C’est là une opération difficile sur le plan cognitif (voir chapitre 5, 1.2), car tout acte d’assertion a
tendance à produire un effet d’évidence et les présupposés sont en quelques sorte « invisibles » au premier
regard – c’est d’ailleurs ce qui les rend si redoutables et si difficiles à déconstruire. S’il se retrouve à écrire
une dissertation sur l’énoncé de Bowles, l’élève va forcément être face à cet effet d’évidence. Si l’auteur de
l’énoncé aborde la question de l’émotion la plus importante (amour ou peur), cette question doit être
légitime : il doit bien exister une émotion à laquelle on peut conférer ce titre ! Le repérage des présupposés
éventuellement critiquables ne se fait pas aisément et demande de l’entraînement. Enfin, l’élève doit
encore parvenir à formuler une nouvelle thèse sur la base de son refus des présupposés... et cette thèse doit
rester pertinente par rapport à l’énoncé de départ et ne pas glisser dans le hors-sujet.
Pour
toutes ces raisons, on considère
ici que
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