Historique de la domestication et des méthodes d'élevage des lapins page
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Durant toute la période féodale, le droit de garenne est un droit exclusif de chasse réservé aux nobles Par
contre, la chasse reste libre en dehors des garennes pour les "non nobles". Par son ordonnance du 10 janvier 1396,
Charles VI roi de France réserve l'exercice de la chasse au seul profit de la noblesse dans les garennes et au dehors.
Ceci devint source de rancœurs et de conflits innombrables qui ne cessèrent que 400 ans plus tard avec l'abolition des
privilèges par l'Assemblée nationale la nuit du 4 août 1789. Les manants (paysans) ne pouvaient donc plus chasser
librement sauf dérogation particulière. La nature des sanctions, prononcées par les seigneurs, variait selon les
coutumes et les lieux. Elles pouvaient être modestes ou très cruelles (par exemple condamnation aux galères).
Toutefois, les conflits engendrés par les dégâts occasionnés par les lapins sortis des garennes (et qu'on
ne pouvait plus chasser) ont parfois été tels que certains seigneurs ont donné la gestion totale de la garenne aux
habitants du village (y compris le droit de chasse) contre le paiement d'une redevance annuelle. C'est le cas par
exemple de Hugues de Lusignan pour sa garenne de Charroux, qu'il concède aux habitants et à l'abbé du lieu,
contre le paiement d'une rente annuelle de vingt livres. Pour éviter ces conflits, d'autres seigneurs prennent des
mesures encore plus radicales Par exemple, Raoul de Mauléon prend le parti de détruire sa garenne de
Châtelaillon, qu'il "
transporte aux habitans d'Angoulins, pour estre essartée et deffaite, à cause du desgat qui en estoit faict aux fruicts et domaines qui en estoient à l'aproche " [qu'il cède aux habitants d'Angoulin afin qu'elle soit
défrichée et détruite, à cause des dégâts qui étaient faits aux fruits et aux domaines qui en étaient proches]