ORTHO-RHUMATO | VOL 12 | N°3 | 2014
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Conclusion: il existe un trouble du traitement de l’informa-
tion via les neurones nociceptifs primaires et secondaires
dans la corne postérieure de la moelle épinière chez un
sous-groupe de patients souffrant de lombalgies, comme
en témoignent les études portant sur la sommation tem-
porelle.
LA DYSFONCTION DES SYSTÈMES DE CONTRÔLE
NOCICEPTIF CENTRAUX DESCENDANTS
L’activation du système de contrôle nociceptif endo-
gène ou du système analgésique top-down, notamment
au départ des zones-clés de la medulla oblongata, sur la
corne postérieure de la moelle épinière n’a été évaluée
que dans un nombre limité d’études chez les patients
souffrant de lombalgies. Deux études ont spécifiquement
évalué ce système analgésique pendant l’effort (12, 17).
Chez les volontaires en bonne santé, l’effort entraîne une
activation de ce système analgésique, suite à laquelle le
seuil douloureux augmente après l’effort. Ceci est entre
autres attribué à la libération d’opioïdes endogènes, de
facteurs de croissance (18) et à d’autres mécanismes in-
hibiteurs, régulés au départ du système nerveux central
(19). D’après les deux études conduites auprès de patients
souffrant de lombalgies, il s’avère que le système analgé-
sique endogène fonctionne normalement, contrairement
à ce qu’on observe chez les patients souffrant du syn-
drome de fatigue chronique (12).
Sur la base des preuves actuelles, nous pouvons considérer
que le système analgésique endogène fonctionne norma-
lement pendant l’effort chez les patients souffrant de lom-
balgies.
LES TROUBLES DU TRAITEMENT DE L’INFORMATION
NOCICEPTIVE DANS LE CERVEAU
La réorganisation corticale a été observée pour la pre-
mière fois il y a près de 20 ans, chez des patients souffrant
de douleurs chroniques «inexplicables», et ce, au moyen
de la magnéto-encéphalographie (20). Cette technique
permet de cartographier l’activité cérébrale via l’enregis-
trement des champs magnétiques générés par un courant
électrique naturel. Il s’est avéré que la localisation de l’ac-
tivité maximale dans le cortex somatosensoriel primaire,
générée pendant une stimulation nociceptive au niveau
de la région lombaire, était déplacée en direction médiale
chez les patients souffrant de lombalgies chroniques (20).
Outre la réorganisation du cortex sensoriel, on dispose
également d’études ayant constaté une réorganisation du
cortex moteur chez les patients souffrant de lombalgies
récurrentes (21).
En outre, différentes études indiquent une hyperactivité de
diverses régions cérébrales impliquées dans le traitement
de l’information nociceptive, comme notamment le cortex
somatosensoriel primaire et secondaire (aspect sensori-
discriminatif de la douleur), le cortex cingulaire antérieur
et l’insula (aspect affectif-motivationnel de la douleur)
et les régions corticales préfrontales (aspect cognitif de
la douleur) (5). Ceci est représenté graphiquement à la
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