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SYRINGE :
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* Mathies B., Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 2007 ; 14 (1) : 32–9
Hempfling H., Knee Surg Sports Traumatol Arthrosc. 2007 ; 15 (5) : 537–46
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ORTHO-RHUMATO | VOL 12 | N°3 | 2014
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OR0929F
WCO – IOF – ESCEO 2014,
SÉVILLE, 25-29 MARS
DE QUELQUES NOTIONS
ÉPIDÉMIOLOGIQUES QUI MÉRITENT
RÉFLEXION
Dominique-Jean Bouilliez
CO
N
GR
ES
L’incidence sur une vie d’une fracture de hanche est estimée à 17,5% chez la
femme caucasienne et 6% chez l’homme, plus élevée qu’en Asie. Par ailleurs, Asiatiques
et Africains ont un même risque, quel que soit le sexe. Quand on sait par ailleurs que le
nombre de fractures de hanche va passer de 1,66 million en 1990 chez les plus de 65 ans,
à 6,26 millions en 2050, il y a lieu de se poser question(s) (1). Ces réflexions émises par
Cyrus Cooper en introduction de la première session plénière de l’ESCEO justifiaient la
mise sur pied d’une session consacrée de manière spécifique à l’épidémiologie de l’ostéo-
porose et de l’arthrose.
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L’incidence des fractures de hanche continue à augmen-
ter régulièrement en Asie, signale Cyrus Cooper (Oxford),
alors qu’elle stagne voire est en légère diminution dans
nos pays, du moins pour la première fracture, notamment
parce que l’on fait plus attention au déficit en vitamine D,
parce que les traitements anti-ostéoporotiques sont de
plus en plus prescrits et que la sarcopénie est de mieux en
mieux décrite, dépistée, et donc traitée (1). Mais il reste
encore beaucoup de pain sur la planche, signale-t-il.
Dans cette optique, le projet GLOW (Global Longitudinal
study of Osteoporosis in Women) ne manque pas d’intérêt.
Etude internationale prospective portant sur des femmes
de 55 ans et plus qui ont consulté leur médecin généra-
liste au moins une fois dans les deux ans avant le début de
l’étude, GLOW a rassemblé les données de 52.939 femmes
à travers 17 villes de 10 pays (Australie, Belgique, Canada,
France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Etats-Unis,
Royaume-Uni). Cette étude a permis de recueillir des
informations sur les facteurs de risque d’ostéoporose, les
traitements, les comportements des patientes et le devenir
des patientes fracturées sur 5 ans. De ces femmes, 3.628
(6,9%) ont rapporté une fracture clinique incidentielle au
cours des 3 premières années, avec un risque inversement
proportionnel à l’IMC, soit respectivement 0,80, 0,83 et
0,88 pour la hanche, la colonne et le poignet par palier
de 5kg/m
2
(p < 0,001). C’est l’association inverse qui est
observée pour la cheville avec un HR = 1,05 par palier sup-
plémentaire de 5kg (p < 0,001). Quant aux fractures de la
clavicule, du bras et de l’épaule, elles n’ont pas de corréla-
tion avec le poids, mais bien avec la taille, avec un risque
respectif de 0,85 et 0,73 par palier de 10cm supplémen-
taires. Pour le pelvis et les côtes, le risque est associé, mais
de manière non linéaire, avec l’IMC ou le poids (2).
Eugene McCloskey (Sheffield) a présenté de son côté une
étude portant sur l’intérêt de l’échographie quantitative
(QUS) pour évaluer la solidité de l’os. Les auteurs ont
recensé 3.018 fractures (dont 787 fractures de hanche)
sur l’échantillon étudié qui comportait 46.124 personnes
âgées de 70 ans et plus, représentant 214.000 personnes-
années (3). Les données récoltées lui ont permis de
conclure en la valeur prédictive de cette QUS, particu-
lièrement chez les personnes dont les valeurs étaient les
plus basses au départ. Mais cette valeur prédictive dimi-
nue avec le temps.
LES TRAVAUX DE L’ÉCOLE LIÉGEOISE
Récompensé par l’un des 3 «awards of the best presenta-
tion», le travail de Fanny Buckinx (Département d’Epidé-
miologie et d’Economie de la Santé, ESP ULg, CHU Sart-
Tilman) en préparation à sa thèse de doctorat, portait sur
les facteurs de risque de chute chez les personnes âgées
Fanny Buckinx
Audrey Neuprez
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institutionnalisées. Après un suivi de deux ans, elle a pu
démontrer que seul l’IMC était associé de manière statis-
tiquement significative au risque de décès, celui-ci dimi-
nuant de 14% (p = 0,04) pour chaque augmentation de
palier de 1kg/m
2
(4). Quant au risque de chute (440 chutes
ont été enregistrées auprès des 100 personnes suivies,
75 d’entre elles chutant au moins une fois avec un taux
moyen de 6,79 chutes/patient) (4), aucun facteur de risque
formel n’a pu être identifié en dehors de l’amplitude de la
démarche (la marche à petits pas est plus à risque). Ces
résultats préliminaires encourageants ont conduit à l’éla-
boration d’une plus large étude, qui doit intégrer davan-
tage de variables et avec un suivi plus long.
Autre étude liégeoise remarquée par un award, le travail
d’Audrey Neuprez (Département d’Epidémiologie et d’Eco-
nomie de la Santé, ESP ULg, CHU Sart-Tilman) portait de
son côté sur les bénéfices en termes de qualité de vie après
arthroplastie du genou (5). Après avoir enrôlé 279 patients
(dont 127 hommes) avec arthrose du genou avérée selon
les critères ACR la veille de l’intervention, elle a évalué
divers scores, le SF-36, le EQ5D (qui porte sur 5 sphères:
mobilité, activités quotidiennes, self-care, douleur, anxié-
té/dépression), le EQVAS et toutes les composantes du
score WOMAC qui, tous, montrent une amélioration à 3 et
à 6 mois, essentiellement marquée après le 3
e
mois.
Enfin, Mickaël Hiligsmann (Maastricht) a, avec l’ESP de
l’ULg, évalué l’impact économique de l’outil FRAX en
pré-screening d’une campagne de dépistage de l’ostéopo-
rose (6). L’outil FRAX a une belle spécificité (86,4%) et
une sensibilité acceptable (71,0%) en pré-screening d’une
ostéoporose dans notre pays (7). Nous ne reviendrons pas
ici sur les chiffres en ICER (incremental cost-effectiveness
ratio, ou rapport coût-efficacité différentiel), mais consta-
terons avec les auteurs qu’il est favorable, d’autant plus
que la personne est plus âgée, et qu’il permet d’optimiser
l’adhérence au traitement anti-ostéoporotique. Son effica-
cité serait encore plus manifeste si la cible était constituée
de femmes âgées de plus de 65 ans avec un ou plusieurs
facteurs de risque.
ARTHROSE: WOMAC, KELLGREN-LAWRENCE
ET MARQUEURS DU TURNOVER OSSEUX
Peut-on prévoir la formation d’une ostéophytose dans
l’arthrose? Et son importance? La question vaut le détour
car elle peut déborder sur des mesures préventives, voire
curatives, efficaces. Pour y répondre, une équipe danoise
a suivi 149 personnes rencontrant les critères ACR d’une
arthrose symptomatique et qui avaient des signes radio-
graphiques manifestes (Kellgren-Lawrence I à IV) localisés
au moins à un genou, auxquelles ils ont proposé une image-
rie 2 heures après l’injection de 99technetium-methylene
bisphosphonate (99Tc-MDP) au niveau des 2 genoux et de
15 autres sites. Ils ont corrélé ensuite les modifications
observées sur 3 ans aux taux d’alpha-CTX et de CTX-II (8).
Le taux d’alpha-CTX s’est avéré être un marqueur indé-
pendant de la progression de l’arthrose (p = 0,009), mais
pas pour sa sévérité, contrairement au CTX-II.
La place des SYSADOA est encore controversée en cas de
gonarthrose. Afin d’établir la pertinence de la prescription
Mickaël Hiligsmann
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de glucosamine et/ou de chondroïtine, une équipe cana-
dienne menée par Johanne Martel-Pelletier a repris les
données de 600 patients avec gonarthrose appartenant à la
cohorte OAI (Osteoarthritis Initiative progression) (300
prenant un antalgique/AINS, 300 n’en prenant pas) (9).
Les patients sous analgésique/AINS avaient au départ un
score WOMAC plus élevé. Quel que soit le groupe consi-
déré, les patients qui avaient bénéficié d’un traitement par
glucosamine/chondroïtine avaient une perte de cartilage
significativement moindre après 24 mois de suivi, ce qui
semble confirmer selon Johanne Martel-Pelletier l’effet
«disease-modifying» de ces deux molécules.
Les scores WOMAC (douleur et fonction) et la radiographie
sont les deux critères habituels de jugement de la sévérité
d’une arthrose. Mais il n’est pas toujours facile de tirer
des conclusions des études cliniques car les populations
sélectionnées sont très différentes des populations analy-
sées dans les essais épidémiologiques, raison pour laquelle
une équipe danoise a tenté de mieux connaître les associa-
tions possibles entre données radiographiques et cliniques
dans ces études en extrayant les données de deux essais
de phase III qui avaient évalué l’intérêt de la calcitonine
(10). Pratiquement, il existe une relation très nette entre
score de Kellgren-Lawrence, douleur au niveau de l’espace
interarticulaire et IMC chez les patients symptomatiques,
la douleur étant le critère évolutif le plus important dans le
groupe contrôle, tandis que le score de Kellgren-Lawrence
est le critère à prendre en compte dans le groupe traité.
OSTÉOPOROSE:
QUALITÉ DE VIE ET POIDS DES COMORBIDITÉS
ICUROS (International Costs and Utilities Related to
Osteoporotic Fractures) est une étude prospective multi-
nationale dont l’objectif est d’estimer les coûts et la qualité
de vie liés à la présence de fractures ostéoporotiques. Pour
ce faire, les patients recrutés étaient évalués par le score
EQ-5D immédiatement après la fracture (endéans les 15
jours), puis 4, 12 et 18 mois après (11). C’est une première
analyse intermédiaire qui a été présentée ici par Axel Sved-
bom (Stockholm) après avoir analysé séparément les pa-
tients hospitalisés et non hospitalisés. Sans réelle surprise,
les patients hospitalisés avaient une moins bonne qualité
de vie avant leur hospitalisation, mais aussi après, la perte
de qualité de vie étant ensuite similaire sur le plan absolu
dans les deux groupes. «Ce qui signifie cependant que, sur
le plan relatif, elle est significativement plus importante
chez les patients hospitalisés», remarquaient les auteurs.
C’est aux fractures de hanche que s’est intéressée Ele-
na Nikiphorou (Londres), et plus particulièrement aux
fractures de hanche survenant chez les 2.701 patients
atteints d’arthrite rhumatoïde appartenant aux Early RA
Networks britannique. Elle a observé 182 fractures (6,6%
des patients) impliquant la hanche dans 69 cas (39%). Ces
fractures survenaient en moyenne 8 ans après l’inclusion
dans la cohorte. Par ailleurs, les personnes ayant fracturé
leur hanche étaient en moins bon état général et présen-
taient plus de comorbidités (3,7 contre 1,4) que les patients
n’ayant pas eu de fracture. Leur survie était également
significativement réduite, 12 personnes étant décédées
du fait de leur fracture de hanche, ce qui enjoignait Elana
Nikiphorou à suggérer une surveillance et des mesures
préventives d’autant plus serrées chez ces patients qu’ils
présentent des comorbidités.
Références
1. Cooper C. The lifecourse epidemiology of musculoskeletal ageing. WCO-IOF-ESCEO 2014.
Abstract#PL1.
2. Compston J, Lacroix A, Hooven F, et al. Relationship of weight, height, and body
mass index with fracture risk at different sites in postmenopausal women: the
Global Longitudinal study of Osteoporosis in Women (GLOW). WCO-IOF-ESCEO 2014.
Abstract#OC1.
3. McCloskey E, Kanis J, Odén A, et al. Quantitative ultrasound (QUS) is associated with
fracture risk. WCO-IOF-ESCEO 2014. Abstract#OC2.
4. Buckinx F, Beaudart C, Slomian J, et al. Risk factors for falls among elderly nursing home
residents: a 2-year prospective study. WCO-IOF-ESCEO 2014. Abstract#OC3.
5. Neuprez A, François G, Kurth W, et al. Quality of life benefits of knee arthroplasty for
osteoarthritis. WCO-IOF-ESCEO 2014. Abstract#OC10.
6. Hiligsmann M, Ben Sedrine W, Bruyère O, et al. Economic evaluation of an osteoporosis
screening campaign: using FRAX as a prescreening tool. WCO-IOF-ESCEO 2014.
Abstract#OC7.
7. Johansson H, Kanis J, McCloskey E, et al. A FRAX® model for the assessment of fracture
probability in Belgium. Osteoporos Int 2011;22(2):453-61.
8. Karsdal M, Huebner J, Kraus V, Bay-Jensen A. Subchondral bone turnover, joint space
narrowing and ostophyte formation may be predicted by alpha-CTX, a high bone
turnover degradation marker. WCO-IOF-ESCEO 2014. Abstract#OC4.
9. Martel-Pelletier J, Roubille C, Abram F, et al. First-line analysis of the effects of the
treatment on progression of structural changes in knee osteoathritis over 24 months:
date from the ostoarthritis initiative progression cohort. WCO-IOF-ESCEO 2014.
Abstract#OC6.
10. Christiansen C, Bihlet A, Byrjalsen I, et al. Association between joint space width,
Kellgren-Lawrence score, pain and progression in osteoarthritis subjects from two phase
III studies: a clinical study reference database. WCO-IOF-ESCEO 2014. Abstract#OC9.
11. Svedbom A, Wintzell V, Alekna V, et al. Hospitalized and non-hospitalized vertebral
fractures: comparison of patient demographics and health related quality of life
implications. WCO-IOF-ESCEO 2014. Abstract#OC5.
12. Nikiphorou E, Carpenter L, Dixey J, et al. Do osteoporotic fractures in rheumatoid arthritis
vary in type, timing and surgical intervention and do they impact on survival? Results
from two large UK inception cohorts linked with national data. WCO-IOF-ESCEO 2014.
Abstract#OC8.
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