exemple à valeur heuristique 34
. L’exemple est alors un «
support permettant de
construire une position » (Delcambre 1997 : 162) : c’est bien « à partir [de lui que] s’organise le
raisonnement » (
ibid. : 143).
L’exemple peut donc servir à illustrer un argument ou, de manière plus complexe, à élaborer celui-ci (on
retrouvera ces deux possibilités lors de l’examen des différents types de progression textuelle,
infra, 2). Quel
que soit le cas de figure envisagé, le maniement d’un exemple s’accompagne souvent de
difficultés qu’il
est bon d’anticiper d’un point de vue didactique. Dans le cadre d’un enseignement consacré au paragraphe
argumentatif, l’enseignant pourra – en fonction de ce qu’il observe en lisant ses élèves ou en dialoguant
avec eux – insister sur les points suivants :
(1) Il est essentiel que
l’argument et l’exemple ne se situent pas au même niveau de généralité . On observe ici une difficulté typique : parfois, dans les dissertations,
l’exemple échoue à spécifier l’argument et à le rendre concret car il est lui-même
trop général . Ainsi cet
enchaînement argument–exemple, toujours lié à l’énoncé de Renaud (« Vivre libre, c’est souvent vivre
seul ») : « Les relations humaines impliquent en général des devoirs envers autrui. Par exemple, si on vit
avec des gens, on doit souvent faire des choses pour eux qui ne nous plaisent pas forcément et qui
restreignent notre liberté. » Ici, l’exemple ne spécifie pas de quel type de relation il s’agit (amoureuse ?
amicale ? familiale ? etc.) et il ne précise pas non plus en quoi consistent ces « choses » que l’on doit faire
pour autrui. En bref, l’exemple
ne particularise pas suffisamment et le lecteur risque fort de ne pas
percevoir le mouvement de spécification que l’exemple est supposé produire à partir de l’argument
général.
(2) L’élève doit, par ailleurs, être particulièrement attentif à la