Chapitre 2. Quels énoncés soumettre aux élèves ?
Apports théoriques
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syntaxique et « spatiale » de la seconde phrase graphique dans l’énoncé de
Finkielkraut pourrait bien
amener à conclure que c’est l’argument qui doit être discuté (puisqu’il est développé), et non la thèse posée
par le philosophe.
Lorsque les énoncés syntaxiquement « complexes » ne livrent pas un ou plusieurs arguments, il arrive
encore que ce soit la thèse adverse qui se trouve explicitée ; c’est plus particulièrement
le cas quand
l’énoncé se déploie sous la forme d’une
réfutation
, et articule une proposition négative avec une proposition
affirmative, parfois introduite par un
mais
(dit « réfutatif » précisément) :
« Le bonheur n’est pas de faire toujours ce qu’on veut, mais de toujours vouloir ce qu’on fait. » (F. Gregh)
« Ce n’est pas notre condition, c’est la trempe de notre âme qui nous rend heureux. » (Voltaire)
« L’homme n’est point ce qu’il cache ; il est ce qu’il fait. » (A. Malraux)
Là encore, de tels énoncés opèrent un verrouillage de l’interprétation et de la réflexion, ce dont il faut
avoir conscience quand on les soumet aux élèves
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.
c. L’énoncé devrait être aisément résumable par la formule « A implique B ».
Comme on le
verra dans le chapitre suivant, la recherche d’arguments
est un questionnement
sémantique, une interrogation à mener sur les significations plurielles associées aux termes clés d’un
énoncé. Tenant un propos sur un objet du monde désigné à travers un mot – liberté, bonheur, famille,
école... –, un locuteur vise globalement par son acte assertif à
attribuer une propriété à cet objet
, ou plutôt
en réalité une
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