[ ARG > DÉV > EX ] ou peut-être une
progression davantage dialogique
[ ARG > DÉV > EX > CONTRE - ARG > CONTRE - EX ] . Avec des élèves plus
avancés, on peut imaginer de
laisser le choix du type de progression . Dans tous les cas, la consigne doit être
relativement stricte, afin de faciliter la correction par l’enseignant ou l’auto-évaluation : les élèves doivent
respecter la progression imposée ou choisie (il est utile, à ce titre, qu’ils s’appuient sur le support écrit qui
synthétise la définition des principaux constituants et des types de progression textuelle). On notera que
cette activité rédactionnelle ne concerne pas uniquement la capacité à « mettre en texte » des éléments déjà
fournis : elle fait aussi appel à l’
inventio, à la recherche de contenu. Les élèves partent d’un argument qui
leur est donné, mais c’est à eux de le mettre en contexte, de le développer, de l’exemplifier, voire de le
nuancer par un contre-argument.
Au terme de la production écrite, les paragraphes rédigés par les élèves sont directement récoltés par
l’enseignant, qui procède à une évaluation formative. On peut imaginer que l’enseignant lise les
paragraphes et effectue une correction rapide qu’il exploitera un ou deux jours après en classe (même si
cela représente une charge de travail bien réelle, il est important de ne pas laisser trop de temps entre la
production écrite et le retour fait aux élèves). Lors de la restitution des paragraphes, l’enseignant gagne
certainement à
cibler et à
hiérarchiser ses remarques : la lecture des copies aura sans doute fait émerger
un nombre limité de problèmes fréquemment rencontrés par les élèves. Pour que le retour de l’enseignant ne
soit pas menacé de « dilution », il se focalisera par exemple sur 3 points à améliorer en priorité. Cette mise
en évidence des difficultés rédactionnelles peut tout à fait s’appuyer sur l’exemple concret d’un paragraphe
produit par un élève et qui sera montré au reste de la classe. L’important, sur un plan cette fois davantage
relationnel, est de ménager la susceptibilité potentielle de l’élève et de prévenir l’impression désagréable
d’être « pointé du doigt » devant tout le monde : l’enseignant prendra soin de souligner que la difficulté
rencontrée par cet élève en particulier n’a été choisie que parce qu’elle est typique de celles rencontrées par
les autres camarades. Par ailleurs, l’enseignant n’hésitera pas à valoriser un paragraphe bien réussi : ici
également, l’enjeu n’est pas d’encenser la
personne de l’élève qui en est l’auteur, mais bien de faire
ressortir les
processus d’écriture que cet élève est parvenu à maîtriser.
Nota bene :
cette activité peut recevoir un prolongement avec des élèves plus avancés. En deuxième ou en troisième année de formation, la rédaction d’un paragraphe argumentatif tend à être une pratique bien installée en classe (les élèves ont eu l’occasion de rédiger des dissertations complètes). L’enseignant peut, à un moment du cursus, vouloir réactiver cette pratique pour consolider les acquis des élèves. Il est alors possible de demander aux élèves de produire un paragraphe argumentatif (selon les modalités qui viennent d’être exposées), puis de procéder à une auto-
évaluation
ou à une évaluation réciproque
.
Chapitre 5. Construire un problème
Apports théoriques
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