la démarche argumentative comme étant, d’une certaine manière,
un débat sur ce qui fonde le sens (ou le non- sens) d’un énoncé . Autrement dit, à un niveau très global, l’argumentation à construire dès lors qu’on
discute de la pertinence de l’énoncé d’autrui équivaut à
rendre compte soit de la cohérence sémantique de celui-ci (si l’on adhère à l’opinion exprimée),
soit de son incohérence (pour justifier le rejet) – le dispositif de
la dissertation exigeant quant à lui de montrer ces deux facettes, en les pondérant afin de défendre malgré
tout une position. C’est donc également cette
composante sémantique de l’énoncé qu’il s’agit
essentiellement d’interroger pour
identifier les arguments que l’on peut mobiliser de part et d’autre.
L’ ESSENTIEL EN BREF Un énoncé construit une représentation du monde, qui s’élabore en assignant à un individu (personne,
objet, etc.) une ou plusieurs propriétés ; dans le cadre d’un énoncé de dissertation, qui est un fragment de
discours abstrait et non pas concret, c’est à une notion générale – prise pour thème – que cet énoncé
assigne une propriété (constitutive du propos). Défendre l’opinion formulée par autrui ou au contraire la
contester, c’est donc essentiellement sanctionner la pertinence ou la non-pertinence de la représentation
construite par l’énoncé. Mais comme il s’agit d’une représentation verbale du monde, c’est avant tout sur
les mots employés que cet accord ou ce désaccord se fonde, des mots dont le sens est modelé par l’énoncé
afin de donner forme au point de vue exprimé. La propriété assignée à la notion prise pour thème, c’est-à-
dire au mot-thème, est ainsi une propriété sémantique, et l’accord ou le désaccord face à l’opinion d’autrui
procède d’un jugement de cohérence de l’énoncé. En corollaire, c’est également en explorant cette
composante sémantique de l’énoncé que l’on identifiera des arguments ou des contre-arguments.