Dissertation Micheli+Verselle global



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dissertation micheli verselle global uer fr

 compétence linguistique
qui est fondamentalement 
en jeu dans la
 recherche d’arguments
, alors que la
 recherche d’exemples
mobilise une
 compétence 
« encyclopédique »
17

Pour constater aisément en quoi un argument relève de la composante sémantique et entre dans le jeu 
des relations d’implication de propriétés mis en place au sein d’un énoncé assertif, il faut revenir à la 
matrice argumentative minimale que la rhétorique désigne par le terme 
syllogisme 
: une série de trois 
propositions dont les deux premières – les prémisses (mineure et majeure) – ont pour fonction de fonder 
l’acceptabilité de la troisième – la conclusion, ou thèse que l’on défend. Or ce sont sur des 
relations 
d’implication sémantique
que repose cette acceptabilité. 
Il s’agit en effet de lier un « petit terme » à un « grand terme » par l’intermédiaire d’un « moyen terme » : 
[a] Tous les Grecs sont des humains. [b] Or tous les humains sont mortels. [c] Donc tous les Grecs sont mortels. 
Dans l’exemple ci-dessus, « Grecs » est le petit terme (car l’extension du nom a une portée plus limitée que celle 
des autres composantes clés du syllogisme), « mortels » est le grand terme (son extension a une portée quasi 
maximale), et « humains » est le moyen terme (son extension a une portée intermédiaire si on la compare aux 
deux autres). On constate ainsi que les 
prémisses
d’un syllogisme ont pour vertu d’extraire et d’expliciter à 
chaque fois une 
propriété sémantique
d’une unité lexicale et de 
mettre au jour ces relations 
d’implication
: le sens du nom « Grec » est (entre autres) constitué de la propriété /humain/, de même que le 
sens du nom « humain » est notamment constitué de la propriété /mortel/. C’est de cette manière que la 
conclusion se trouve justifiée, qui, elle, assigne une propriété par le biais d’une forme de « raccourci », attribuant 
« directement » au sens du nom « Grec » la propriété /mortel/
18
. A rebours, s’il s’agissait maintenant d’argumenter 
en faveur d’une thèse (ô combien audacieuse) telle que « Tous les Grecs sont mortels », on conçoit quelle 
procédure demanderait à être appliquée : interroger le sens du mot-thème (« Grecs »), afin d’identifier par 
quelle(s) propriété(s) celui-ci peut être en effet associé aussi étroitement avec cette autre propriété qu’est /mortel/ ; 
Or un exemple ne fonde ni ne réfute une thèse – c’est l’argument qui joue de tels rôles –, de même qu’il n’illustre pas une thèse, 
mais la 
relation
entre un argument et une thèse. Si on peut certes argumenter par le biais d’un exemple ou d’une narration, il ne 
faut pas conférer à ces unités du discours argumentatif une 
fonction
ou une 
valeur
identiques à celle d’un argument. Il est 
impératif de distinguer très clairement argument et exemple ainsi que leurs fonctions respectives, afin que les élèves soient en 
mesure de produire des textes de qualité. 
17
Les théories de l’argumentation usent souvent du terme « données » pour catégoriser les éléments qui servent d’arguments 
(voir p. ex. le schéma de Toulmin, reproduit dans Adam 2011 : 136). Or, dans le cadre de la dissertation en tout cas, ce terme nous 
paraît tout aussi flou que « idées », car une donnée peut être tant générale (et donc faire office d’argument) que particulière (et 
avoir le statut d’exemple). Les noms « propriété », « aspect » ou « trait » sont préférables, car ils permettent de désigner 
exclusivement des composantes 
sémantiques
(donc générales), qui devront être retenues comme arguments ou contre-
arguments. 
18
En termes lexicologiques, on peut considérer un syllogisme comme proposant un parcours de relations hyperonymiques qui 
structurent le lexique d’une langue (sur une portion très restreinte de ce dernier). 


 Chapitre 3. Rechercher des arguments 
Apports théoriques
33 
l’analyse devrait nous amener à mettre en relief le trait /humain/, et à expliciter ce rôle dans la cohérence de 
l’énoncé en formulant un argument : « ... parce que ce sont des humains ». 
Il n’est peut-être pas nécessaire d’exposer aux élèves la matrice du syllogisme afin de leur faire 
appréhender cette procédure d’interrogation du sens des termes clés d’un énoncé, et en particulier du mot-
thème. Ce n’est peut-être même pas souhaitable (dans les premiers stades de l’apprentissage), dans la 
mesure où les syllogismes procèdent de la démonstration logique (d’où la présence de relations 
d’implication très strictement ordonnées), ce qui peut alors donner une image biaisée de l’argumentation, 
qui se meut, elle, dans le domaine plus flou des points de vue et des normes sociodiscursives qui 
investissent le sens des mots
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. Néanmoins, il importe de faire comprendre aux élèves que 

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