Dissertation Micheli+Verselle global


étayage de l’argument, qui a  pour rôle d’ expliciter certaines inférences



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dissertation micheli verselle global uer fr

étayage
de l’argument, qui a 
pour rôle d’
expliciter certaines inférences 
sous-jacentes à la relation entre l’argument et la thèse 
défendue (voir également le chapitre 4 « Rédiger les paragraphes du développement »). Si l’argument 
consiste en une propriété du mot-thème, on peut considérer que le segment textuel qui pose cette propriété 
(une phrase, une partie de phrase) constitue le 
noyau
de l’argument. Toutefois, comme on l’a dit, il est 
souvent nécessaire d’expliciter également en quoi cette propriété tend alors à justifier le lien entre ce mot-
thème et une autre propriété, lien qui est l’objet de l’assertion à discuter. L’
étayage argumentatif 
vise alors à 
expliciter 
ce qui « légitime » la valeur argumentative de la propriété mise en relief
, en rappelant 
une « loi de passage », c’est-à-dire « ce que l’on appelle, à la suite d’Aristote, un 
topos
, un stéréotype 
conceptuel, d’ordre logico-discursif et fondé sur l’opinion commune (la 
doxa
) » (Adam & Bonhomme 1997 : 
111). 
Si ce 
topos
, ce lieu commun est profondément ancré dans la conscience intersubjective, il peut rester 
totalement implicite (car son rappel pourrait même passer pour une redondance inefficace). Ainsi, pour 
cette articulation très rapide : « Il aimait cette femme 
parce qu
’elle était vertueuse [...] » (Balzac, 
Histoire des 
Treize
, 1835 ; nous soulignons), il est nul besoin d’étayer l’argument en rappelant ce lieu très commun qui 
fait de la vertu une qualité éminemment aimable. Le cas de l’énoncé de Gide est quant à lui différent ; il 
24
On ne peut pas pour autant identifier exactement ces deux étapes aux prémisses mineure et majeure d’un syllogisme, dans la 
mesure où, dans une dynamique argumentative qui ne procède pas de la stricte logique, il n’est pas envisageable d’ordonner les 
trois composantes A, B et C (telles qu’on les désigne ci-dessus) comme des petit, moyen et grand termes (en effet, dans le lexique, 
/aimer/, /protéger/ et /dissimuler/ par exemple n’entretiennent pas de relations hyperonymiques). Comme on l’a dit, tout 
mouvement argumentatif n’est pas réductible à un syllogisme « pur » ; en revanche, le syllogisme fournit un modèle d’étayage 
argumentatif par étapes, qui peut être exploité en classe afin de « faire voir » cette structuration nécessaire du discours en phases 
distinctes. 
[propriété attribuée au thème, 
constitutive du propos et incarnée 
par un mot ou un groupe de mots] 
[thème, incarné 
par un mot] 
[propriété sémantique du mot-thème, fondant 
le lien entre A et C en tant qu’argument] 


 Chapitre 3. Rechercher des arguments 
Apports théoriques
39 
serait en effet difficile d’accepter sans nul autre développement un argument formulé de cette manière : 
« Quiconque aime vraiment renonce à la sincérité, parce que ce sentiment passionné conduit à protéger 
coûte que coûte l’être aimé contre toute blessure. » Certes, on entraperçoit ce qui peut fonder la validité de 
cet argument, c’est-à-dire le stéréotype très répandu selon lequel « la vérité blesse » ; mais celui-ci demande 
à être explicité, posé lors d’une deuxième étape textuelle (même sous forme de « rappel d’une évidence »), 
car sa mobilisation, dans ce contexte, ne va pas de soi. On travaille en effet dans le domaine de l’abstrait, 
avec des notions qui ne s’emboîtent pas de facto les unes dans les autres (voir la note 24 ci-dessus), raison 
pour laquelle un étayage est nécessaire. Cela pourrait prendre cette forme : 
[1] Comme l’affirme André Gide, quiconque aime vraiment renonce à la sincérité 

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