Chapitre 6. Elaborer le plan de la dissertation
Apports théoriques
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L’
ESSENTIEL EN BREF
Le plan dit « à controverse constante »
se distingue du plan antithétique par la manière dont il articule
les points de vue contradictoires que suscite la thèse mise en discussion. La problématique se compose de 2,
3 ou 4 questions qui concernent chacune un aspect différent de la thèse. Ensuite, chacune des parties du
développement se caractérise par un mouvement argumentatif de type concessif. Dans un premier temps,
l’élève concède un argument en faveur de la thèse qu’il rejette puis, dans un deuxième temps, oppose à
celui-ci un autre argument jugé plus fort en faveur de la thèse qu’il soutient lui-même.
C’est la répétition à
plusieurs reprises d’un tel mouvement concessif au fil du développement qui donne à ce type de plan son
nom
(« controverse constante »)
et qui le distingue du plan antithétique
. Dans ce dernier, il n’y a, on l’a vu,
qu’un seul et même vaste mouvement concessif à l’échelle du texte entier. On ajoutera que l’ordre interne
au sein de chaque mouvement concessif varie selon la position adoptée par l’élève face à la thèse prônée par
l’auteur de l’énoncé-source. En cas d’accord, l’élève considère
d’abord la thèse
rejetée par l’auteur
, avant de
chercher à faire prévaloir
la thèse
prônée par l’auteur
. En cas de désaccord, c’est l’inverse.
Le plan à controverse constante correspond à un type relativement spécifique d’énoncé. Rappelons qu’un
énoncé assertif articule fondamentalement un
thème
(ce dont il est question au départ) et un
propos
(ce qui
est affirmé au sujet du thème). Or les énoncés qui se prêtent bien à ce type de plan ont ceci de particulier
que
leur propos est explicitement fragmenté en plusieurs aspects : ils prennent un objet et attribuent à celui-
ci plusieurs propriétés.
En effet, de chaque aspect du propos distingué par l’énoncé découle presque
naturellement une question de la problématique. Ensuite, chaque question donne lieu à une partie du
développement : c’est l’occasion, pour l’élève, d’orchestrer une confrontation des points de vue sur cet aspect
par le biais d’un mouvement concessif. La procédure se répète ensuite autant de fois qu’il y a d’aspects dans
le propos. On comprend dès lors que le plan à controverse constante soit en revanche à déconseiller avec des
énoncés plus simples dont le propos n’est pas fragmenté, et qui attribuent une (et une seule) propriété à un
objet.
Au niveau de l’objectif argumentatif, le plan à controverse constante est
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